Harmanpreet Kaur et Radha Yadav : Héroïnes du cricket indien historique

Harmanpreet Kaur et Radha Yadav : Héroïnes du cricket indien historique

La victoire historique de l'équipe féminine de cricket indienne au ICC Women's Cricket World Cup, mettant en avant leurs parcours inspirants et leur détermination.

Inde

Du petit bourg de Moga jusqu’au sommet du cricket féminin mondial, l’Inde a inscrit une page d’histoire en remportant pour la première fois le ICC Women’s Cricket World Cup en 2025. Après une phase de poules marquée par une série de défaites, l’équipe a su surmonter des défis externes et internes pour dompter l’Australie invaincue en demi-finale et vaincre une Afrique du Sud résolue en finale.

Harmanpreet Kaur, capitaine, a été au centre de cette réussite. Née le 8 mars 1989 à Moga, elle grandit dans une famille dont les ambitions restent simples et la discipline ferme. Son père, joueur de club et employé au tribunal, vendait du lait pour aider à nourrir le foyer et les équipements de cricket restaient souvent hors de portée. Son premier coach, Yadwinder Singh Sodhi, se souvient d’elle s’entraînant avec d’anciennes battes et des balles sans cuir, faute de mieux. Son père n’a jamais écouté les détracteurs qui demandaient ce qu’une fille pouvait accomplir; il l’a simplement laissée jouer. Des terrains ouverts de Moga jusqu’à la scène du DY Patil Stadium, les valeurs demeurent: travailler dur, rester humble, persévérer.

Harmanpreet Kaur avec sa famille
Harmanpreet Kaur avec sa famille après la victoire du World Cup 2025

Amanjot Kaur, tout aussi déterminée, incarne le portrait d’une joueuse née dans l’atelier de menuiserie de son père Bhupinder Singh. Quand le matériel devenait inabordable, il fabriquait elle-même sa première batte, taillée dans du bois résiduel. Les voisins s’interrogeaient sur le choix d’une fille pour le cricket, mais il continua sans se laisser démonter. Dans la finale, son influence s’est manifestée à des moments clés: dès le 10e over, elle a contribué à prendre un wicket crucial sur l’ouverture Tazmin Brits, et lorsque Laura Wolvaardt s’approchait d’un siècle, Amanjot est restée concentrée sous une balle tourbillonnante dans le profond milieu.

Avant de devenir une figure clé, elle avait déjà fait ses preuves lors de son entrée en équipe nationale en janvier 2023 en Afrique du Sud, inscrivant un 41 non perdu en septième position pour renverser le score hindou. Son récit — et le battement des mains qui ont façonné sa première batte — renforce l’idée que la persévérance peut écrire des chapitres cruciaux même avant les moments de gloire.

Radha Yadav, gauchère et lanceuse de spin, a grandi dans Kandivali, banlieue de Mumbai. Après avoir obtenu son premier contrat BCCI à 19 ans, six ans plus tôt, elle a aidé sa famille en ouvrant un petit magasin d’alimentation, le Radha Mini General Store, à deux pas d’un petit étal où son père Omprakash Yadav vendait lait et légumes pendant des années. D’une surface d’environ 21 m², l’espace était comptable, mais l’ambition ne manquait pas. Sa sœur aînée Sonee a abandonné le sport pour permettre à Radha de poursuivre; la famille a soutenu ce rêve unique. Elle est passée des ruelles à du cricket en balle de tennis à la scène la plus élevée du sport parce qu’on l’a encouragée à ne jamais abandonner. Le lendemain de la victoire indienne, une photo est devenue virale: Omprakash, le sourire épanoui, marchait aux côtés de l’entraîneur Amol Muzumdar lors de la procession autour du stade, le trophée levé au-dessus de sa tête. Cette image résume le parcours: rue, boutique, famille, conviction.

Radha Yadav et sa famille devant le magasin
Radha Yadav et sa famille devant le Radha Mini General Store à Kandivali

Renuka Singh Thakur, rapide, a perdu son père Kehar Singh Thakur en 1999 alors qu’elle n’avait que trois ans. Sa mère Sunita a pris un emploi gouvernemental pour soutenir la famille; ses revenus modestes n’ont jamais ébranlé le soutien envers les rêves de leur fille. Renuka a commencé à jouer dans les ruelles de son village avant de rejoindre l’académie résidentielle de Dharamshala, gérée par l’Himachal Pradesh Cricket Association, l’une des premières structures dédiées aux femmes cricketers du pays. La distance et les exigences de l’entraînement étaient durables; il y eut des périodes où poursuivre semblait incertain. Les entraîneurs qui l’ont accompagnée lui ont rappelé les sacrifices de sa mère pour permettre au cricket d’être possible. Dans ce Mondial, elle a dirigé l’attaque de la nouvelle balle, revenant d’une longue période blessure. En finale, elle a tenu huit overs pour 28 runs; une finale sans relâche, marquée par la patience, la retenue et une mémoire du chemin parcouru.

Ces trajectoires parlent d’un même message: des femmes issues de villes et de familles modestes ont ouvert la voie à une nouvelle ère du cricket indien. Leur détermination collective a réécrit l’histoire et inspiré les futures générations à viser haut, sans renoncer à leurs origines.

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