
Rugby : Saia Fekitoa, ancien international, condamné pour violences conjugales
Ancien joueur de rugby de Narbonne, Saia Fekitoa, condamné pour violences conjugales, récidive après une précédente condamnation en 2021. Actualités rugby France.
Saia Fekitoa, ancien international tongien de rugby, à nouveau condamné pour violences conjugales
Le nom de Saia Fekitoa, ancien joueur de rugby de Narbonne et international tongien, revient sur le devant de la scène judiciaire. Déjà condamné en 2021 pour des faits de violences conjugales, il se retrouve cette fois-ci à nouveau devant le tribunal correctionnel de Narbonne, poursuivi pour des actes similaires commis à plusieurs reprises. À 37 ans, cet ancien athlète, qui a évolué notamment dans le club de Corbières XV, est désormais au cœur d’une affaire qui relance le débat sur la gestion des comportements violents dans le milieu du sport français.
Un passé judiciaire lourd de récidive
En septembre 2021, Saia Fekitoa avait été condamné à un an d’emprisonnement avec sursis pour des violences conjugales commises en 2019. Malgré cette condamnation, il avait conservé ses fonctions de joueur, et même été nommé capitaine du Racing Club Narbonnais, une décision qui avait suscité de vives controverses dans le monde du rugby. Son comportement, pourtant connu, n’avait pas empêché le club de continuer à lui faire confiance, malgré la gravité des faits.
Les nouveaux faits et leur contexte
Ce lundi 2 juin, le tribunal correctionnel de Narbonne a examiné une nouvelle affaire impliquant l’ancien international, cette fois pour des violences conjugales réciproques survenues entre septembre 2024 et avril 2025. La victime, différente de celle de l’affaire précédente, est une femme de nationalité belge, âgée de 31 ans, avec qui Fekitoa entretenait une relation. Leur relation tumultueuse a débouché sur plusieurs altercations, dont une en septembre dernier lors d’une soirée en boîte de nuit à Béziers.
Lors de cet incident, la femme, mécontente de ne pas avoir pu entrer dans l’appartement du joueur, est entrée en colère et a forcé la porte. Une altercation a éclaté, au cours de laquelle elle a reçu une gifle, et lui a répondu par une autre gifle, la faisant tomber. Les policiers, intervenus sur place, ont constaté des marques de violence, mais le couple a continué à se voir par la suite, malgré leur mise sous contrôle judiciaire.
Une récidive qui alarme la justice
Le 18 avril 2025, une nouvelle dispute a éclaté, cette fois sur fond de jalousie. La femme a dénoncé des violences physiques, notamment des coups portés à sa voiture par Fekitoa, qui aurait causé des blessures nécessitant une journée d’incapacité de travail. Lors de l’audience, elle a raconté avoir été frappée à plusieurs reprises, notamment aux cervicales, et avoir été victime d’ecchymoses sur le visage et les bras.
Saia Fekitoa, placé en garde à vue, a choisi de garder le silence. Un témoin, ami du joueur, a cependant raconté une version différente, affirmant que le couple s’était échangé des gifles, mais que la femme aurait tenté de le renverser en voiture, donnant un coup de volant en sa direction alors qu’il rentrait chez lui à trottinette. La jeune femme, quant à elle, a contesté ces propos, affirmant que ses blessures provenaient de son activité de rugbyman et non des violences de son ex-compagnon.
Une condamnation ferme et une peine avec sursis
Après délibération, le tribunal a reconnu Saia Fekitoa coupable de violences conjugales, qualifiées de « riposte disproportionnée ». Il a été condamné à 12 mois d’emprisonnement, dont six mois avec sursis probatoire de deux ans. La justice lui a également imposé le port d’un bracelet électronique pour les six prochains mois, ainsi qu’une obligation de soins, de travail et la participation à un stage de prévention contre les violences conjugales.
Concernant la victime, elle a été condamnée à une peine de six mois d’emprisonnement avec sursis et une amende de 500 euros pour avoir forcé l’entrée du domicile du joueur. La justice a ainsi voulu souligner la gravité de ces faits et la nécessité de lutter contre la récidive dans ce genre d’affaires.
Un contexte de violence et de gestion délicate
Ce nouveau verdict intervient dans un contexte où la justice française doit faire face à la difficulté de traiter efficacement les cas de violences conjugales, notamment lorsqu’ils touchent des figures publiques ou sportives. La récidive de Saia Fekitoa illustre aussi la complexité de la prise en charge des comportements violents, même après des condamnations. Si la jeune femme, aujourd’hui institutrice en maternelle, n’a pas été condamnée, l’ancien rugbyman devra respecter plusieurs obligations sous peine de nouvelles sanctions.
Ce dossier relance ainsi le débat sur la prévention, la sensibilisation et la responsabilité des clubs sportifs face à ces problématiques. La justice française continue de rappeler que la violence conjugale ne doit pas rester impunie, quel que soit le statut ou la notoriété de l’auteur des faits.
En attendant, Saia Fekitoa devra porter un bracelet électronique pendant six mois, suivre un programme de soins et continuer à exercer ses activités dans le sport et dans le secteur viticole, tout en étant sous surveillance renforcée. La justice a ainsi voulu marquer un tournant dans la lutte contre la récidive, soulignant que la protection des victimes doit primer sur toute considération sportive ou personnelle.