Roland-Garros 2025 : La question de la starisation du tennis féminin
Les déclarations de Patrick Mouratoglou sur l’absence de véritables stars dans le tennis féminin ont récemment fait grand bruit, notamment en justifiant l’absence de matchs du tableau dames en night session à Roland-Garros. Selon le célèbre entraîneur, il manquerait actuellement des figures emblématiques capables d’attirer le public en soirée, ce qui soulève un débat sur la visibilité et la notoriété des joueuses actuelles.
Une analyse contestée de la popularité des joueuses
Patrick Mouratoglou a affirmé qu’il n’existait pas, à l’heure actuelle, de « très grandes stars » dans le tennis féminin, ce qui expliquerait selon lui la décision des organisateurs de ne pas programmer de rencontres en nocturne pour les femmes. Pourtant, plusieurs exemples semblent contredire cette vision. Parmi elles, Coco Gauff, qui, malgré son jeune âge, est devenue l’une des figures incontournables du circuit féminin.
Selon le classement Forbes de 2024, Gauff se place en deuxième position des joueuses les mieux rémunérées, avec un revenu estimé à 34,4 millions de dollars, juste derrière Carlos Alcaraz et Novak Djokovic. Sa popularité ne se limite pas aux résultats sportifs : elle est également très présente dans les médias et sur les réseaux sociaux, avec près de trois millions d’abonnés sur Instagram. Sa présence remarquée lors de l’événement des Oscars 2025, où Samuel L. Jackson lui a demandé un selfie, témoigne de sa notoriété grandissante, qui dépasse largement le cadre du sport.
Naomi Osaka, une star malgré les années
De son côté, Naomi Osaka demeure une icône du tennis mondial, même si son classement actuel la place à la 49e position de la WTA. La Japonaise a marqué l’histoire en remportant quatre titres du Grand Chelem et en devenant la première joueuse asiatique à atteindre la première place mondiale. Ambassadrice de Louis Vuitton depuis 2021, elle est également une figure majeure dans la lutte pour l’émancipation des personnes métisses au Japon.
Malgré ses dépressions passées, Osaka continue d’être très présente dans le paysage publicitaire japonais et possède une communauté fidèle sur Instagram, avec près de trois millions d’abonnés. Sa stature médiatique, même en déclin par rapport à ses années de sommet, reste impressionnante.
Le cas d’Aryna Sabalenka, une star en devenir ?
Quant à Aryna Sabalenka, elle partage cette même visibilité numérique avec Naomi Osaka, avec une audience proche de trois millions d’abonnés sur Instagram. Bien que moins connue pour ses exploits médiatiques, la Biélorusse ne cesse de gagner en popularité, ce qui soulève la question : peut-on vraiment parler d’un manque de stars dans le tennis féminin ?
Une réflexion sur la perception de la célébrité dans le tennis
La déclaration de Mouratoglou soulève donc un point de débat : la célébrité dans le sport ne se limite pas uniquement aux résultats ou à la notoriété sportive, mais englobe aussi la capacité à captiver un large public. À l’époque de Serena Williams ou Maria Sharapova, la starification semblait plus évidente, mais aujourd’hui, la nature même de la célébrité semble évoluer.
Il est indéniable que des joueuses comme Coco Gauff ou Naomi Osaka ont déjà acquis un statut de stars, même si leur popularité ne se limite pas à leur classement ou à leurs performances. Leur influence dépasse le cadre du sport, ce qui pourrait justifier leur présence en soirée à Roland-Garros, si l’on considère la visibilité et l’impact médiatique comme des critères essentiels.










