Ce dimanche, lors du dernier match de la saison à Old Trafford, les supporters de Manchester United ont exprimé leur colère de manière spectaculaire contre la direction du club, en particulier les propriétaires, les Glazer. Environ 1 000 fans, principalement issus du groupe 1958, ont défilé en dehors du stade avec des banderoles et des fumigènes, dénonçant depuis plus de vingt ans la gestion controversée du club et la hausse des prix des billets.
Une manifestation passionnée contre les Glazer
Les supporters ont défilé dans la rue Sir Matt Busby, brandissant des banderoles avec des slogans tels que « Nous voulons notre club de retour », « Love United, hate Glazers » ou encore « 20 ans de vol et de mensonges ». Certains ont même rejoint la foule déguisés, notamment un supporter portant un masque de la Mort, accentuant l’atmosphère hostile. La protestation a rapidement dépassé la rue pour envahir les tribunes du stade, où les fans ont déployé des banderoles dans les gradins.
Cette colère collective visait principalement les propriétaires américains, qui ont hérité d’une dette importante après leur achat en 2005 via une opération de leveraged buyout. La gestion des Glazer est largement considérée comme responsable de la décennie difficile que traverse le club, avec des résultats sportifs décevants et une insatisfaction croissante parmi les supporters.
Une sécurité renforcée et l’absence de Jim Ratcliffe
Face à cette mobilisation, les autorités ont renforcé le dispositif de sécurité pour le match, afin d’éviter toute escalade. Pendant ce temps, Sir Jim Ratcliffe, le milliardaire britannique intéressé par le rachat du club, est resté à l’écart de l’enceinte d’Old Trafford. Sa présence aurait été perçue comme un signe d’intérêt, mais il n’a pas participé à la manifestation.
Le contexte s’est encore tendu lors d’une projection du match contre Tottenham dans un lieu privé, où Ratcliffe et les Glazer ont été hué à plusieurs reprises, selon des sources proches de la presse sportive. La tension est palpable, notamment après l’annonce de suppressions massives d’emplois au sein du club, avec environ 200 employés menacés de licenciement, huit mois seulement après une première vague de 250 départs.
Les supporters, furieux, ont également protesté lors des rencontres en déployant des banderoles devant la loge des dirigeants, notamment pour dénoncer la transformation des sièges derrière les bancs en une zone VIP, privant ainsi des fans de longue date de leur place historique. La saison a été marquée par une série de hausses de prix des abonnements, avec une augmentation de 5 % chaque année depuis trois saisons, et une suppression des tarifs réduits pour les jeunes et les retraités.
Les revendications des supporters et les actions répétées
Les groupes de supporters tels que le Manchester United Supporters’ Trust (MUST) ont exprimé leur déception face au refus du club de geler les prix des billets, ainsi que face aux projets de relocalisation des fans derrière les bancs, qui leur seraient facturés à des tarifs plus élevés dans une zone VIP. Ils ont également dénoncé l’augmentation des exigences d’utilisation des abonnements, qui passent de 12 à 16 matchs sur 19, ainsi que la hausse de 15 % des frais de stationnement.
Tout au long de la saison, plusieurs manifestations ont été organisées, notamment un rassemblement massif en décembre sous le slogan #StopExploitingLoyalty. En avril, un groupe baptisé 1968 a mené un sit-in après leur match nul contre Manchester City, refusant de quitter leur place pendant plusieurs minutes. Ces actions illustrent la colère persistante des supporters face aux décisions du club.
Les tensions ne semblent pas s’apaiser, alors que la gestion du club continue de susciter des critiques et des protestations, notamment en raison des hausses tarifaires et des changements dans l’organisation des sièges. La colère des fans de Manchester United reste vive, alimentée par l’incertitude quant à l’avenir du club et la volonté de retrouver une gestion plus transparente et respectueuse de leur fidélité.









