Leinster déçoit encore : la polémique autour de Jordie Barrett

Le Leinster a une nouvelle fois déçu en chutant en demi-finale de la Champions Cup face aux Northampton Saints, suscitant une vive polémique autour du choix de Leo Cullen de laisser Jordie Barrett sur le banc. Cette décision, très critiquée, alimente les moqueries des rivaux et jette une lumière crue sur les lacunes de la province irlandaise malgré un effectif étoilé.

Les moqueries des rivaux après l’échec en demi-finale

Peu de temps après la défaite serrée 37-34 des Leinster face aux Northampton Saints, les réactions moqueuses ne se sont pas fait attendre. Simon Zebo, ancien ailier du Munster et international irlandais, a notamment tweeté une vidéo accompagnée de la chanson « Bottlers », un terme anglais péjoratif désignant ceux qui manquent de sang-froid dans les moments clés.

Ce dernier a même publié une photo d’un supporter de Leinster riant, une chope de bière à la main et un sac d’un grand magasin élégant de Dublin, sous-entendant la réputation des supporters aisés de la province. Ce qui pourrait sembler être un simple chambrage interprovincial souligne en réalité la pression croissante qui pèse sur l’équipe et sa difficulté à assumer son statut de favori.

Un effectif de rêve mais un leadership remis en cause

Leo Cullen dispose pourtant d’un groupe impressionnant, considéré parmi les meilleurs jamais assemblés. L’arrivée de Jordie Barrett, joueur néo-zélandais très complet, et de l’international sud-africain RG Snyman, ainsi que la puissance en mêlée de Rabah Slimani, devaient assurer à Leinster le cinquième titre européen, le dernier datant de 2018.

Le club bénéficie par ailleurs d’un avantage financier considérable grâce à la présence de 11 joueurs sous contrat centralisé IRFU, ce qui lui permet d’attirer des talents internationaux de haut niveau. Le staff technique, piloté par Leo Cullen épaulé par Jacques Nienaber, légende sud-africaine double champion du monde, paraît idéal sur le papier.

Le choix controversé de laisser Jordie Barrett sur le banc

Une des clés de ce désappointement réside dans la gestion tactique du match, notamment la décision de débuter la rencontre sans Jordie Barrett. Pourtant, le triple champion du monde des All Blacks a été recruté spécifiquement pour apporter son expérience et son impact lors des moments décisifs.

Leo Cullen a défendu sa stratégie, assurant que Barrett a eu un rôle déterminant lorsqu’il est entré sur le terrain et que l’ensemble du banc a apporté un équilibre essentiel. « Je n’ai aucun regret sur ce plan », a-t-il déclaré, reconnaissant néanmoins que le manque d’exactitude à certains moments du match a coûté cher.

« Jordie a eu un énorme impact, c’est ce que nous attendions de lui. Comme Jack Conan et d’autres sur le banc. À la fin, nous avions l’air d’une équipe forte, capable d’attaquer. »

Cullen affirme son engagement malgré les critiques

Interrogé sur sa capacité à relancer Leinster vers un nouveau triomphe en Champions Cup, Leo Cullen reste affirmatif. « Je pense être la bonne personne pour ce rôle », a-t-il assuré. « Nous avons travaillé dur pour renforcer le groupe année après année et aujourd’hui, je considère que notre effectif est plus solide que jamais. »

Le coach met en avant la persévérance et la volonté plutôt qu’une quelconque complaisance : « Il ne s’agit pas d’un excès de confiance, mais plutôt d’une certaine forme de tension, presque de désespoir. Nous voulons absolument réussir, et parfois cela entraîne un manque de sang-froid. »

Malgré trois finales perdues consécutivement, le Leinster affiche ainsi son ambition intacte, avec l’objectif clair de décrocher son cinquième trophée européen. Le dernier succès en cette compétition d’élite remonte à cinq ans, tandis que leur dernier titre reste celui acquis dans le United Rugby Championship en 2021.