Le sauvetage côtier sportif séduit sur le littoral atlantique

Le sauvetage côtier sportif connaît une croissance en France, formant des jeunes et potentiellement aux JO, pour la sécurité et la citoyenneté.

France

Le sauvetage côtier sportif connaît un engouement croissant sur la côte atlantique, notamment en Nouvelle-Aquitaine. Cette discipline, mêlant alerte, secours et maîtrise de l’eau, séduit un nombre toujours plus important de pratiquants, qu’ils soient en loisir ou en compétition. À l’origine perçu comme une activité citoyenne visant à renforcer la sécurité des plages, le sauvetage sportif pourrait bien faire son entrée aux Jeux Olympiques de Brisbane, en Australie, en 2032.

En France, on estime que près de 10 000 à 15 000 personnes s’adonnent à cette discipline, parmi un total de 70 000 licenciés inscrits à la Fédération française de sauvetage et secourisme. La popularité de ce sport s’est accentuée avec l’arrivée de nouveaux résidents sur les littoraux landais et basques, souvent peu familiarisés avec l’océan, comme l’explique Julien Escande, vice-président du club Hossegor Sauvetage Côtier dans les Landes.

Pour ceux qui s’initient à cette activité, l’apprentissage est complet et pratique. Il inclut la manipulation de planches de sauvetage, la course, les gestes de premiers secours, mais aussi la lecture des vagues, des courants et des phénomènes marins tels que les baïnes ou les vagues de bord (« shorebreak »). Ces courants d’arrachement, responsables de plusieurs accidents, ont causé 14 décès en 2023 sur le littoral atlantique, selon la préfecture maritime.

Une formation citoyenne et sécuritaire

Les jeunes participants apprennent également à alerter les secours, à porter secours aux personnes en difficulté et à réagir rapidement face aux dangers de la mer, précise Cyril Dorado, éducateur sportif au Biarritz Sauvetage Côtier. Bien qu’ils ne soient pas encore sauveteurs professionnels, ces enfants acquièrent des bases de secourisme souvent ignorées par beaucoup de parents, ce qui en fait de futurs citoyens responsables et conscients des enjeux de sécurité en mer.

Le club de Biarritz, le plus important de la région avec 1 800 licenciés dont 700 pratiquent le sauvetage sportif, témoigne de cette croissance. Avec une équipe de huit salariés, il a vu ses inscriptions exploser ces dernières années, une tendance désormais stabilisée. La majorité des licenciés, environ 90 %, pratique cette discipline en loisir, comme on jouerait à un sport comme le tennis, souligne Cyril Dorado.

Vers une reconnaissance olympique ?

Ce sport marin ne se limite pas à la compétition. Il s’agit aussi d’une activité ludique et éducative, qui forme des enfants à la sécurité et à la maîtrise de l’eau. Beaucoup de jeunes deviennent ensuite sauveteurs professionnels ou saisonniers, contribuant à la surveillance des plages lors de l’été. Gauthier Philaire, président du club d’Hossegor, constate que cette discipline séduit de plus en plus de monde et pourrait bien intégrer le programme olympique lors des Jeux de Brisbane, en Australie.

Le sauvetage sportif est encore largement pratiqué en loisir, avec une majorité de licenciés qui y voient simplement une activité sportive comme une autre. Cependant, il représente aussi une voie pour sensibiliser davantage à la sécurité en mer, notamment dans les zones côtières françaises. Certains experts militent pour que cette discipline devienne une activité scolaire obligatoire, afin de toucher un public plus large et de démocratiser la pratique.

Julien Escande espère que cette démarche permettra d’initier les jeunes à la sécurité en mer dès le plus jeune âge, contribuant ainsi à réduire le nombre d’accidents liés aux courants et aux vagues dangereuses. Avec cette dynamique, le sauvetage côtier sportif pourrait bien devenir un véritable vecteur de citoyenneté et de sécurité sur les plages françaises.

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