Jano Resseguié, la voix emblématique du football français, raccroche le micro

Après 37 ans de commentaires passionnés, Jano Resseguié quitte RMC, laissant une empreinte indélébile dans le football français.

France

Les passionnés de football se souviendront longtemps de la voix qui a accompagné leurs émotions lors de milliers de rencontres. À 62 ans, après avoir commenté pas moins de 2 587 matchs, Jano Resseguié a décidé de raccrocher le micro, marquant ainsi la fin d’une carrière exceptionnelle. Son retour en Occitanie, entre Tarn-et-Garonne et Hérault, où il a débuté dans le monde du journalisme sportif, marque un nouveau chapitre dans sa vie.

Une passion née dès l’enfance

C’est en 1976 qu’un jeune garçon de 13 ans, blotti dans son lit avec un transistor collé à l’oreille, a découvert sa passion pour le football. À cette époque, il vibrait pour le Saint-Étienne du capitaine Jean-Michel Larqué lors des compétitions européennes. Près de 50 ans plus tard, cette passion l’a conduit à commenter, lors de la finale de la Ligue des Nations où Cristiano Ronaldo a offert la victoire au Portugal, son 2 587e et dernier match sur RMC. Une étape symbolique, aux côtés de Jean-Michel Larqué, devenu son consultant, dans une scène qui illustre parfaitement l’histoire de sa carrière.

Une voix inimitable, marquée par ses origines

Ce qui distinguait Jano Resseguié, c’était avant tout sa voix singulière, empreinte de l’accent du sud-ouest dont il est originaire. Sa manière de commenter, rythmée et vivante, a marqué toute une génération de fans de football. Pour lui, les voix du sport qui ont laissé leur empreinte sont celles de Thierry Roland, Eugène Saccomano ou Thierry Gilardi. Être comparé à ces figures emblématiques est pour lui un immense honneur. Toute la France du ballon rond le connaît simplement sous le nom de “Jano”.

Une transmission d’émotions et une passion intacte

Durant 37 ans, Jano Resseguié a incarné la passion du football français, transmettant avec générosité les exploits et les déceptions des clubs comme l’Olympique lyonnais, l’OM, le PSG ou l’équipe de France. Son départ soudain de RMC a suscité de nombreuses réactions, témoignant de l’impact qu’il a eu sur ses auditeurs. Pour lui, cette activité n’a jamais été un simple métier, mais une véritable passion qu’il a voulu partager à chaque instant, en conservant cette énergie communicative qui lui est propre.

Une influence majeure dans le paysage radiophonique footballistique

Jano Resseguié a contribué à façonner l’identité de RMC dans le domaine du sport, notamment au début des années 2000, lorsque la station a repositionné sa grille autour de l’info, du talk et du sport pour reconquérir une audience en perte de vitesse. La Coupe du Monde 1998 a été un tournant dans sa carrière, lui révélant qu’il pouvait devenir le commentateur privilégié des grands événements. Lors de cette compétition, il a commenté une trentaine de rencontres, dont la finale, pour sa famille et ses amis en Espagne, où il était en vacances.

Un parcours débuté dans le terroir

Natif de Montauban, Jano Resseguié aurait pu suivre la voie de son père, photographe. Mais dès ses jeunes années, il a préféré tenter sa chance dans la radio, attiré par cet univers qu’il affectionnait déjà lors de ses soirées football sous la couette. Après ses débuts à Quercy Radio, puis à Sud Radio, il rejoint RMC en 1988, à Toulouse, où il couvre à la fois l’actualité locale et les rencontres du Téfécé et du Stade Toulousain. C’est en 1997, à l’approche de la Coupe du Monde, qu’il s’installe à Montpellier pour travailler sur des projets spéciaux liés à la compétition.

Le déclic lors de l’Euro 2000

Le véritable tournant intervient lors de la finale de l’Euro 2000 entre la France et l’Italie. Accompagné de son mentor Didier Beaune, il se souvient : “Il m’a dit : ‘Le foot, c’est ton truc, lâche-toi, c’est maintenant’.” L’égalisation de Wiltord puis le but victorieux de Trézégoal ont été pour lui une révélation. Ce moment a scellé son avenir dans le commentaire sportif et a convaincu les responsables de RMC de miser sur lui.

Une carrière riche et diversifiée

En 2002, il quitte Montpellier pour Paris, afin de développer ses émissions autour du football. Il anime alors des programmes devenus cultes, tels que “Larqué Foot”, “Luis Attaque” avec Luis Fernandez ou “Coach Courbis”. Son objectif : prendre du plaisir à chaque émission, ce qui a permis à ses audiences de s’envoler. Mais ce qu’il préfère, c’est le terrain. Dès 2010, il décide de se consacrer uniquement aux commentaires, en enchaînant plus de 80 matchs par saison, avec la même passion dans la voix, qu’il s’agisse de la Ligue des Champions ou de petites rencontres de Coupe de France.

Une communication authentique et sincère

Selon ses collègues et ses fans, Jano Resseguié a toujours su transmettre sa passion pour le football, avec dynamisme et sincérité. Le président du MHSC, Laurent Nicollin, confie : “C’était un plaisir de l’accueillir à La Mosson. Sa gentillesse et son authenticité ont marqué tous ceux qui l’ont rencontré.” Aujourd’hui, il choisit de profiter d’un peu plus de calme, en se préparant à une retraite bien méritée. Mais il garde l’envie de revenir de temps en temps, notamment pour humer l’ambiance d’un match sur un terrain, entre Montauban, sa ville natale, et Sète, où il a trouvé un havre de paix avec son épouse.

Une nouvelle vie entre passions et projets

Collectionneur dans l’âme, Jano a déjà rencontré Guillaume Druesne, passionné d’histoire du FC Sète, premier club à avoir réalisé le doublé coupe-championnat. Il envisage aussi d’écrire un livre, de lancer des podcasts pour valoriser le travail des bénévoles, ou d’animer des cours dans des écoles de journalisme afin de transmettre son expérience. Son rêve : ouvrir un jour “le grenier de Jano”, un espace dédié à ses passions, pour partager ses collections, ses anecdotes et ses passions du football.

Quelques moments marquants de sa carrière

Son match préféré : La rencontre France-Ukraine en 2013, barrage qualificatif pour le Mondial au Brésil. “Ce match, c’était fou, avec cette remontée incroyable après une défaite 2-0 à l’aller, et ce doublé de Sakho qui a tout changé.”

Son plus grand défi : Éviter l’extinction de voix lors d’un match important, comme la finale de la Coupe du Monde 2018. Lors de cette rencontre, alors que la France menait déjà 4-2, il a été victime d’un coup de fatigue à la 77e minute. Grâce à l’aide de Jean-Louis Tourre, il a pu finir la partie, un souvenir qu’il chérira toujours.

Sa relation avec Loulou Nicollin : Une amitié forte, marquée par le respect et l’admiration. Lors de la naissance de sa fille, en 2001, il a reçu un cadeau de Loulou Nicollin. Il évoque aussi la perte du président du MHSC avec émotion, soulignant l’impact qu’il a eu sur le football régional et national.

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