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Indignation face à l’arrêt des activités ludiques en prison
Le 19 février 2025, une indignation générale s’est répandue parmi 31 organisations, dont l’Observatoire international des prisons (OIP), la Ligue des droits de l’homme et le Secours catholique, suite à l’annonce du ministre de la Justice, Gérald Darmanin, concernant l’arrêt des « activités ludiques » en prison. Les associations ont qualifié cette décision de « acte de pure démagogie » et exigent une réflexion approfondie sur le sens de la peine ainsi que sur l’amélioration des conditions de détention.
Une décision controversée
Dans le contexte d’une polémique entourant des soins esthétiques accordés aux détenus de la maison d’arrêt de Toulouse-Seysses, Gérald Darmanin a décidé d’ordonner, dès lundi, l’interdiction de toutes les activités ludiques au sein des établissements pénitentiaires, sauf celles liées à l’éducation ou à la pratique du sport. Malgré les relances insistantes des médias, la circulaire réglementant cette décision n’a toujours pas été publiée.
Impact immédiat sur les établissements pénitentiaires
Néanmoins, selon un communiqué de l’OIP, « l’emballement a déjà gagné de nombreux établissements pénitentiaires, où l’ensemble des activités visées par le garde des Sceaux est temporairement suspendu ».
Les critiques des organisations
Dans leur texte, les organisations accusent le ministre de « nourrir la désinformation, plutôt que de rappeler la mission d’insertion des personnes détenues confiée à son administration » et de promouvoir une « approche exclusivement punitive de la prison ». Elles soulignent que ces activités contribuent à renforcer l’estime de soi et le lien social, éléments essentiels à toute démarche de réinsertion.
Des conditions de détention à améliorer
Les signataires estiment également qu’au lieu de saper une mission essentielle déjà largement insuffisante de moyens, le ministre aurait dû s’attaquer au « scandale bien réel » des conditions de détention. La situation est préoccupante, avec une « surpopulation généralisée » des prisons françaises, illustrée par la maison d’arrêt de Seysses qui comptait, au 1er janvier, 1 239 détenus pour 580 places.
Le rôle essentiel des activités ludiques
Selon les critiques, ces activités au sein des établissements pénitentiaires représentent « un levier essentiel, non seulement pour préparer la réinsertion des personnes détenues, mais aussi pour préserver leur équilibre psychologique ». L’administration pénitentiaire voit souvent dans ces activités une « soupape » pour gérer une détention potentiellement explosive.
Réaction du ministère
Contacté par l’Agence France-Presse (AFP), le ministère n’a pas encore répondu aux préoccupations soulevées par ces organisations.