Gérald Darmanin s’excuse après le fiasco de la finale Ligue des champions 2022

Le mea-culpa de Gérald Darmanin

Dans une interview accordée le dimanche 4 mai à la chaîne YouTube « Legend », le ministre de la Justice a admis pour la première fois son erreur de jugement à propos des incidents survenus avant la finale entre Liverpool et le Real Madrid. Il s’était initialement exprimé en accusant les fans anglais d’être responsables des débordements, une version qu’il a désormais remise en cause.

« J’ai péché par idée reçue. Le coupable était facile et je m’en excuse auprès des supporters de Liverpool. Ils ont eu raison de mal le prendre. C’était une erreur et un échec », a-t-il déclaré. Ce mea-culpa intervient après plusieurs années de critiques sur la gestion de cet événement majeur.

Une organisation perturbée par le contexte géopolitique

Initialement prévue à Saint-Pétersbourg, la finale avait été déplacée à Paris en raison de la guerre en Ukraine, ce qui a, selon Gérald Darmanin, fortement limité la préparation sécuritaire. Il explique que le dispositif mis en place n’était pas adapté au type de menaces auxquelles ils ont été confrontés.

« Ce que je ne savais pas ce soir-là, c’est que l’essentiel de la difficulté ne venait pas des supporters anglais, mais des délinquants de Seine-Saint-Denis qui font des razzias et pillent des supporters », a-t-il détaillé. Il ajoute que les forces de l’ordre mobilisées — CRS et gendarmes mobiles — avec leurs équipements lourds, n’étaient pas adaptées pour intervenir efficacement contre ces actes de délinquance sur le terrain.

Selon le ministre : « Pour lutter contre la délinquance, il faut des mecs de la BAC en baskets. On s’est trompé de dispositif, on s’attendait à une guerre de hooligans et on a eu des gens qui sont venus faire des rackets ». Cette analyse souligne les erreurs stratégiques dans la gestion de la sécurité autour de cette finale.

Les premières déclarations et leur impact

Lors des premiers commentaires publics, Gérald Darmanin avait confié ce qu’on lui avait transmis : « Les Anglais foutent le bordel ». Une accusation trop simpliste qu’il reconnaît aujourd’hui comme incomplète et erronée. « Ce n’est pas entièrement faux, mais pas entièrement vrai », a-t-il reconnu avec regret.

Il précise : « C’est un échec parce que je n’avais pas bien prévu, c’est une erreur de ma part, je n’avais pas bien vérifié ce qu’il se passait ». Ce recul marque une évolution importante dans la manière dont les autorités françaises envisagent la gestion des grands événements sportifs et la responsabilité des différents acteurs impliqués.