
Des joueurs néo-zélandais d’Auckland ne participeront pas au Mondial des clubs
Des joueurs d’Auckland, club semi-professionnel, doivent concilier emploi et football pour participer au Mondial des clubs, illustrant la réalité du football en Océanie.
Des joueurs néo-zélandais d’Auckland ne participeront pas au Mondial des clubs
Alors que le coup d’envoi de la Coupe du monde des clubs a été donné ce 15 juin, la compétition suscite déjà de nombreuses critiques, notamment en raison de la surcharge imposée aux joueurs. La plupart des athlètes professionnels, notamment dans les grands championnats européens tels que la Ligue 1, la Serie A ou la Premier League, doivent faire face à un calendrier chargé, souvent sans véritable période de repos. Certains, comme Jude Bellingham, ont même repoussé leurs opérations chirurgicales pour pouvoir continuer à jouer dans cette compétition.
Mais cette réalité ne concerne pas tous les clubs et tous les joueurs. À Auckland, en Océanie, la situation est bien différente. L’équipe locale d’Auckland City, véritable hégémonie dans la région avec treize victoires en Ligue des champions d’Océanie, aborde cette compétition dans un contexte totalement distinct. En affrontant des géants comme le Bayern Munich, Benfica ou Boca Juniors dans un groupe B particulièrement difficile, Auckland arrive aux États-Unis avec des moyens limités et une organisation modeste.
Une participation sous contraintes pour un club semi-professionnel
Il faut savoir que l’ACFC, club semi-professionnel, doit composer avec la réalité de ses joueurs, dont la majorité exerce une activité professionnelle en parallèle du football. La plupart doivent demander des congés à leur employeur, voire prendre des congés sans solde pour pouvoir participer à cette compétition. Paul Posa, l’entraîneur du club, a expliqué à Reuters : « Tous nos joueurs ont un métier en dehors du football. Certains ont dû poser des congés pour cette compétition, mais ce n’a pas été possible pour tous, notamment parce que la période de la compétition coïncidait avec la Ligue des champions d’Océanie, qui s’est déroulée en avril dernier en déplacement aux Îles Salomon. »
Certains joueurs ont ainsi dû faire face à des congés non rémunérés, comme Angus Kilkoly, qui travaille dans la vente pour une entreprise d’électroménager. La situation du football en Nouvelle-Zélande et en Océanie reste encore fragile, avec peu de professionnels à ce niveau. En 2010, par exemple, Andy Barron, attaquant de la sélection nationale lors de la Coupe du monde, était également employé comme banquier, illustrant la double vie de nombreux athlètes locaux.
Une compétition qui met en lumière les limites du football amateur
Ce contexte particulier montre à quel point le football en Océanie reste éloigné des standards des grands championnats européens ou sud-américains, où les joueurs évoluent à plein temps. La participation d’Auckland au Mondial des clubs illustre cette réalité : des athlètes qui doivent jongler entre leur passion et leur métier, tout en représentant leur pays dans une compétition mondialement médiatisée.
Ce décalage soulève également la question de l’intérêt de cette compétition pour des clubs comme Auckland, qui ne disposent pas des mêmes moyens que leurs adversaires européens ou sud-américains. Le match entre Bayern Munich et Auckland, par exemple, a été perçu par certains comme un affrontement peu représentatif du niveau réel du football local, illustrant ainsi une certaine inadéquation entre la compétition et la réalité du football amateur ou semi-professionnel dans cette région.