Après une défaite surprise 1-0 face au Panama en demi-finale de la Ligue des Nations Concacaf, l’entraîneur de l’équipe nationale masculine des États-Unis, Mauricio Pochettino, a décidé de rassembler ses joueurs vendredi soir dans leur hôtel à Carson, Californie. Ce revers, survenu après une élimination dans la phase de groupes de la Copa América l’été précédent, suscite des critiques croissantes autour de l’USMNT.
Un rendez-vous capital après une lourde défaite
La défaite douloureuse face à une équipe panaméenne considérée comme outsider, qui avait déjà éliminé les Américains l’été dernier, a mis en lumière un manque d’énergie et d’ambition. Le match, censé être l’occasion d’une revanche, a laissé l’impression d’un relâchement inquiétant.
« Il faut avoir cet instinct de tueur et le vouloir vraiment », a déclaré l’ailier Tim Weah à l’issue de la réunion. « Nous devons être à 100 % présents, il faut se battre et travailler ensemble. »
Ce rassemblement semblait donc être un tournant clé, alors même que les matchs pour la troisième place attirent généralement peu de motivation. Weah a évoqué son respect pour le capitaine canadien Alphonso Davies et l’attaquant Jonathan David, mais a rappelé que sur le terrain, la rivalité est complète : « Dans le football international, les amitiés s’arrêtent. Hors du terrain, on s’entend bien, mais sur le terrain, c’est la guerre. »
Une opportunité à saisir pour l’USMNT
Ce match face au Canada représente une chance importante pour cette sélection de prouver sa valeur, non seulement à Pochettino et son staff, mais aussi aux supporters et à eux-mêmes.
« Demain, ce sera un match crucial pour observer notre réaction », a souligné Pochettino. « Il faut montrer du caractère et prouver que nos discussions ne portent pas uniquement sur les résultats, mais surtout sur l’amélioration de nos performances. »
Depuis la Copa América ayant précipité le départ de Gregg Berhalter, les critiques sur les joueurs n’ont cessé de grandir, atteignant leur paroxysme après la dernière défaite. À un peu plus d’un an de la Coupe du Monde, une inquiétude collective s’installe quant aux capacités de ce groupe, pourtant porteur d’un fort engouement chez les fans, à réaliser un parcours historique sur le sol américain.
La pression sur Pochettino et ses joueurs
Le sélectionneur argentin a reconnu publiquement les critiques qui pèsent sur son équipe et lui-même. « Je ne cherche pas d’excuses pour cette défaite et je comprends les doutes autour de l’équipe. Ils sont acceptés et bienvenus », a-t-il déclaré aux journalistes.
Habitué au niveau d’exigence et à la pression intense qui entoure la sélection argentine, notamment en tant que championne du monde en titre, Pochettino insiste sur l’importance du respect dans la critique : « Personne n’aime être critiqué, mais il faut du respect. Je l’accepte toujours de la part des médias et des supporters, car ils veulent voir leur équipe gagner. »
Redonner du caractère et de la créativité à l’équipe
L’arrivée de Pochettino avait été saluée avec enthousiasme, son expérience en club européen et ses qualités de gestionnaire d’hommes semblant bien adaptées au profil actuel de l’USMNT. La finale de la Ligue des Nations devait être un véritable révélateur de sa progression, malgré le temps limité passé avec les joueurs.
La décevante prestation contre le Panama a cependant déclenché des sonnettes d’alarme. Pour le coach, la course vers le Mondial ne se joue pas lors de ces rencontres préparatoires : « Rien n’est garanti, et gagner maintenant ne signifie pas forcément arriver en forme pour la Coupe du Monde. Il faut analyser chaque victoire et chaque défaite, apprendre de chacune. »
Il doit maintenant concentrer ses efforts sur deux objectifs majeurs :
- Insuffler la mentalité de vainqueur et l’intensité de jeu à chaque rencontre.
- Stimuler la créativité dans une attaque qui peine face aux équipes regroupées défensivement.
Pochettino insiste sur l’équilibre délicat entre confiance et prise de risque : « Les joueurs doivent s’autoriser à faire des erreurs, mais surtout oser recommencer et prendre des risques. Sans risque, pas de jeu impactant. Ce qu’on accepte, c’est de prendre un risque, de se tromper, puis d’essayer à nouveau. La seule erreur, c’est de ne pas essayer. »
Un temps limité avant la Coupe du Monde
Au-delà des liens sur le terrain, Pochettino souligne l’importance de construire une meilleure entente tactique. Il reste un défi à relever, tant sur la compréhension des attentes que sur la capacité à sortir des schémas défensifs adverses.
Avec seulement quelques fenêtres compétitives avant le coup d’envoi de la Coupe du Monde le 12 juin 2026 à Los Angeles, le temps joue clairement contre lui. La confrontation face au Canada dimanche sera un test déterminant, soit pour retrouver une dynamique positive, soit pour accentuer la pression sur la préparation américaine.
Le technicien argentin met en garde contre une vision trop linéaire des résultats : « On peut gagner tous les matchs avant la Coupe et manquer de forme au moment venu, ou inversement. L’essentiel est de trouver les bons leviers à activer au moment opportun. »










