Crise des droits TV : L’OL face à l’OM dans un contexte délicat

Crise des droits TV, méthode Textor… La santé sportive et financière de l’Olympique lyonnais interroge

FOOTBALL. L’OL reçoit l’OM ce soir (20 h 45) dans le choc de la 5e journée de L1 avant son entrée en Ligue Europa jeudi face à l’Olympiakos. Ce match se déroule dans un contexte délicat pour le club de l’homme d’affaires américain John Textor, affecté notamment par la crise des droits TV.

Une situation financière préoccupante

Mercredi 11 septembre, lors d’une conférence de presse au Groupama Stadium, John Textor, le propriétaire américain de l’Olympique lyonnais, a admis un manque à gagner supplémentaire de 25 millions d’euros suite au marché estival des transferts. Un signe alarmant après seulement 18 mois à la tête d’un club lourdement endetté.

« On a la chance d’être une multinationale qui a de bonnes perspectives, » a-t-il déclaré, affichant une confiance renouvelée. « J’ai déjà financé personnellement 22 millions avant l’été, et je vais en ajouter 40 dans les semaines à venir. » Cela rassure cependant les fournisseurs qui attendent leurs paiements depuis plusieurs semaines.

Les enjeux de la multipropriété

À l’âge de 59 ans, Textor, ancien spécialiste des effets spéciaux à Hollywood, dirige désormais un empire sportif qui inclut le club londonien Crystal Palace ainsi que des clubs au Brésil et en Belgique. « C’est le système qui monte, » explique Vincent Chaudel, fondateur de l’Observatoire du sport business. Il souligne que la multipropriété peut être bénéfique, mais nécessite une politique sportive cohérente.

Une saison mouvementée pour l’OL

La saison passée a été tumultueuse pour les supporters de l’OL, marquée par des performances décevantes, la rotation d’entraîneurs et une remontée inespérée grâce à Pierre Sage. « Une belle histoire aux allures de miracle, » résume un observateur du JDD. Toutefois, la méthode Textor soulève des questions sur sa viabilité économique à moyen terme.

Confiance des investisseurs et restructuration

L’équipe de Textor assure que les investisseurs d’Eagle Football, dont des fonds nord-américains, sont solides et impliqués dans la gestion du club. Contrairement à l’ancien président Jean-Michel Aulas, qui avait diversifié les activités de l’OL, la nouvelle direction se concentre principalement sur l’équipe masculine et la formation.

Alors que l’équipe féminine a été vendue à Michele Kang, la salle de spectacle LDLC Arena a été cédée à Aulas, dont les affaires personnelles prospèrent malgré la nouvelle direction. « Il y a eu beaucoup de changements en très peu de temps, » note Chaudel, ajoutant que cela fragilise l’organisation.

Les inquiétudes autour des droits TV

La crise des droits TV a exacerbé les préoccupations concernant les finances de l’OL. Les revenus ont chuté de manière substantielle, et certains experts craignent un bouleversement majeur dans le football français. Un observateur évoque même une crise « dix fois plus puissante que celle de Bordeaux » en raison de la méconnaissance du nouveau propriétaire des réalités du football européen.

Un regard optimiste malgré les critiques

Face à ses détracteurs, John Textor continue d’avancer. Un proche confirme sa passion pour le football, déclarant qu’il n’a jamais été aussi investi dans le milieu. « Ce serait moi-même l’acheteur », a-t-il déclaré en évoquant son projet d’acquisition d’Everton, précisant que cela n’impactera pas financièrement l’OL.

Le soutien du public et les défis à venir

Malgré un début de saison mitigé, les supporters de l’OL montrent leur fidélité avec un record de 26 500 abonnés. Alors que l’équipe se prépare à affronter l’Olympiakos en Ligue Europa, la compétitivité persistante du club demeure un sujet d’optimisme, même dans un contexte difficile.