
Christian Prudhomme : passionné et dévoué à l’organisation du Tour de France 2025
Découvrez le portrait de Christian Prudhomme, passionné du Tour de France, à l'aube de l'édition 2025, et ses ambitions pour l'épreuve.
À Lille, dans seulement quelques jours, Christian Prudhomme donnera le coup d’envoi de son 19e Tour de France en tant que directeur de l’épreuve. Une aventure passionnelle qui a débuté dès sa jeunesse, et qu’il continue à chérir avec dévouement, en restant fidèle à l’esprit originel du plus célèbre des courses cyclistes.
À 64 ans, Christian Prudhomme affiche un visage rayonnant et une énergie intacte, semblant défier le temps. Son charisme naturel et sa stature imposante dissimulent une profonde écoute et un véritable désir de partage. La passion qui l’anime depuis l’enfance brille dans ses yeux, comme un feu sacré qui ne s’éteint jamais.
Une enfance bercée par les exploits de Poulidor
Ce lien fort avec le Tour de France s’est forgé dans l’adolescence, nourri par la fascination pour les exploits de Raymond Poulidor. La voix de Jean-Paul Brouchon, sur France Inter, accompagnait ses moments en famille, avec son frère et son père médecin, qui l’ont poussé à vouloir devenir journaliste sportif. Son objectif : faire vivre les coulisses de la Grande Boucle à ceux qui, comme son père, étaient contraints de suivre le sport à distance, en spectateurs privilégiés.

Ce rêve de jeunesse l’a conduit à parcourir le monde en ballon, puis à couvrir le football dans les années 80 sur La Cinq, avant de s’imposer comme un visage incontournable du cyclisme à la télévision. Il a commenté le Tour lors des années Armstrong (2001-2003), mêlant admiration et scepticisme face à l’ombre du dopage qui planait sur la course.
Remettre le Tour dans son innocence
Lorsque Jean-Marie Leblanc lui a proposé de prendre la relève en 2007, le Tour de France se trouvait à un tournant, marqué par le gigantisme et des scandales liés à Armstrong. Prudhomme a alors embrassé sa mission avec conviction, souhaitant redonner à l’épreuve son authenticité. Après la reconnaissance de la culpabilité de Lance Armstrong, il a insisté pour que les résultats de 1999 à 2005 soient annulés, affirmant : « On préfère sept ans sans palmarès pour pouvoir reconstruire. »
Un engagement sans limite
Dans les années 2010, le directeur du Tour a initié une série de réformes visant à réduire l’impact environnemental et à revenir à des valeurs plus proches de l’esprit originel. Il a diminué le nombre de véhicules suiveurs, réduit le nombre d’invités au départ et resserré la zone technique, tout en conservant la liberté de se déplacer partout où il le souhaite.
Pour Prudhomme, le Tour de France est avant tout une passion viscérale. Il confie : « J’aime viscéralement le Tour, et en tant que directeur, il faut donner sans compter… » Il insiste aussi sur l’importance d’être entouré de proches qui partagent cette passion.
Un lien profond avec la France rurale
Ce passionné du cyclisme aime parcourir la France profonde, ce monde rural souvent oublié, mais qui ronronne de plaisir lorsqu’il passe devant sa porte. Il voit dans ces territoires un sentiment d’abandon qu’il souhaite respecter et valoriser, en leur rendant hommage à chaque étape.
Respect et accessibilité
Il est formel : « Faire payer un jour les places pour les arrivées serait une honte. » Le Tour doit rester accessible à tous, grâce à ses champions, mais aussi grâce à la ferveur populaire. La course doit continuer à être un rendez-vous de partage, de communion entre les coureurs et le peuple.
Une passion sincère pour les coureurs et le cyclisme
Bernard Thévenet, ancien vainqueur du Tour, confirme : « Il aime vraiment le cyclisme et les coureurs. » Prudhomme est reconnu pour sa diplomatie, sa capacité à arrondir les angles et à travailler pour la sécurité et le bien-être des athlètes. Il perpétue la tradition des journalistes qui ont dirigé le Tour, comme Desgranges ou Leblanc, mêlant passion pour l’écrit et amour du sport.

Lors d’une visite récente dans nos locaux, il a souligné l’importance de la presse régionale, cœur de l’histoire du Tour : « Le Tour, c’est l’amour de la France, de l’écrit, de la langue française. Nous avons appris le Tour dans les journaux et à l’école. C’est cela qu’il faut préserver. »
Une responsabilité majeure
À trois jours du départ, une inquiétude persiste : la sécurité du peloton et des spectateurs, de plus en plus nombreux et imprévisibles. Prudhomme ne cache pas que la société doit continuer à faire preuve de respect et de responsabilité, notamment pour éviter des drames qui pourraient tout remettre en question. « Si un enfant est renversé par une voiture, tout ce que nous faisons perd son sens », affirme-t-il.
Son objectif reste clair : transmettre aux jeunes l’amour du Tour, comme il l’a lui-même reçu, et continuer à faire rêver des générations entières. Le Tour de France, pour lui, n’est pas seulement une course, mais une véritable aventure humaine, un symbole d’amour et de partage pour toute la France.