Charlotte Edwards prend les rênes de l’équipe féminine anglaise de cricket avec une volonté affirmée : rendre les joueuses davantage responsables de leur condition physique, un point devenu crucial après la sévère défaite lors de la série Ashes en Australie.
Un nouveau départ après la déroute aux Ashes
Suite au douloureux 16-0 subi en Australie, l’Angleterre a décidé de bouleverser sa gouvernance sportive. Le Conseil de cricket d’Angleterre et du Pays de Galles (ECB) a ainsi remplacé Jon Lewis et Heather Knight aux postes respectifs d’entraîneur principal et de capitaine. Cette décision marque une volonté claire de reconstruire une équipe capable de rivaliser à l’échelle mondiale.
Depuis plusieurs mois, le débat autour de la condition physique et de l’athlétisme des joueuses planait comme une ombre sur l’équipe. Alex Hartley, ancienne joueuse et chroniqueuse, avait notamment pointé du doigt ces lacunes lors de la Coupe du Monde T20 en 2024. Même Lewis reconnaissait à quel point l’Australie dominait dans ce domaine.
Un changement de méthode pour plus de rigueur
Charlotte Edwards, nommée nouvelle entraîneure principale, a insisté sur l’importance de la responsabilité individuelle des joueuses en matière de forme physique. Lors de sa première conférence de presse, elle a déclaré qu’elle commencerait son travail par un « profiling » afin d’évaluer précisément le niveau de préparation de chaque athlète.
« Je veux que les joueuses soient plus responsables de leur condition physique, mais il y a aussi d’autres aspects à considérer », a-t-elle précisé, soulignant ainsi qu’elle espère impulser un changement global, alliant discipline et intelligence de jeu.
L’ancienne capitaine, qui a mené l’Angleterre à trois victoires consécutives aux Ashes, ainsi qu’à un titre en Coupe du Monde 50 overs et en T20 World Cup, souhaite rompre avec la philosophie précédente centrée sur le spectacle. « Mon objectif principal est de gagner des matchs. Je veux créer des joueuses intelligentes, capables de faire triompher l’Angleterre », a-t-elle ajouté.
Un défi de taille : réorienter l’équipe vers la victoire
Edwards a reconnu que l’une des principales difficultés sera de faire basculer les joueuses d’une approche décontractée à une culture plus compétitive. « Il s’agit de conserver l’agressivité et l’enthousiasme, mais en y ajoutant de la réflexion et une meilleure conscience tactique », a-t-elle détaillé. Son ambition : bâtir une équipe solide, capable de performances régulières au plus haut niveau.
Forte de sa longue expérience – 20 ans de carrière internationale et 309 matchs joués – l’ex-capitaine avance un objectif clair : « Je suis probablement meilleure entraîneure que capitaine, honnêtement. » La nomination d’un nouveau capitaine fait partie de ses premières missions, avant la sélection du groupe pour affronter les Antilles le 21 mai.
Elle encourage également les joueuses à se montrer performantes dès le début du championnat de comté, une étape clé pour espérer une convocation en équipe nationale.
Un processus de sélection atypique
Clare Connor, directrice générale de l’équipe féminine d’Angleterre, a piloté l’examen de la situation post-Ashes et a choisi Charlotte Edwards. Contrairement aux procédures habituelles, le poste n’a pas été ouvert à la candidature publique. Depuis la mise en place de la règle de Rooney en 2018, qui impose d’auditionner au moins un candidat issu de minorités pour les postes d’entraîneur, la sélection est devenue plus transparente. Ici, il s’agissait de trouver un profil à la fois expérimenté, passionné et engagé.
« Nous ne voulions pas seulement un coach avec un palmarès, mais quelqu’un qui comprenne la culture du cricket féminin à la fois au niveau national et international », a expliqué Connor. Ce choix assumé montre la confiance placée en Charlotte Edwards pour faire renaître l’équipe de ses cendres.












