Champions Cup : Bordeaux-Bègles triomphe face à Toulouse en demi-finale

Dimanche, en demi-finale de la Champions Cup, Bordeaux-Bègles a marqué les esprits en dominant Toulouse sur le score de 35-18. Cette victoire significative met un terme aux doutes qui planaient sur le potentiel des Girondins lors des grandes rencontres, notamment face à un adversaire aussi redoutable que Toulouse.

Une montée en puissance après des leçons amères

Le chemin parcouru par l’UBB sous la direction de Yannick Bru s’est révélé initiatique et formateur. Trois défaites marquantes, face aux Harlequins en quart de finale la saison dernière (41-42), en finale de Top 14 contre Toulouse à Marseille (59-3), puis contre La Rochelle (21-10), avaient semé le doute autour du club.

Cependant, ces revers ont servi de tremplin. Notamment après un quart de finale convaincant face au Munster (47-29), Bordeaux-Bègles est de retour dans le dernier carré quatre ans plus tard, et cette fois prêt à s’imposer face à la référence du rugby français, Toulouse, notamment dans le domaine essentiel du ruck.

Le match de dimanche a montré un bras de fer au sol où l’élève a surpassé le maître, réalisant une prestation quasi parfaite et révélant une nouvelle dimension dans le jeu des Girondins.

Le deuxième ligne toulousain Thibaud Flament a reconnu l’efficacité bordelaise : « Les Bordelais ont été très bons dans ces zones de rucks et nous ont mis des bâtons dans les roues quand on essayait de mettre notre jeu en place. Stratégiquement, ils ont été très en place, très précis, patients, sereins. »

De son côté, le pilier gauche Jefferson Poirot a salué la constance de son équipe : « On a joué les coups, on ne s’est pas reniés dans notre rugby, on a bien défendu quand il le fallait. Je pense qu’on a surtout été constant tout au long du match, ce qui nous est peu arrivé cette saison. »

La bataille des avants, clé du succès

Même avec un déficit de poids notable, puisque le pack bordelais rendait environ 37 kilos en mêlée aux Toulousains, celui-ci s’est montré combatif et appliqué, hormis une brève période où Marko Gazzotti a été exclu temporairement par carton jaune.

Pour la première fois depuis plusieurs années, Bordeaux-Bègles n’a pas baissé le regard face à Toulouse, notamment après les difficultés rencontrées contre La Rochelle, adversaire redouté des Girondins. Maxime Lucu résume ainsi la préparation mentale :

• « Le match face à La Rochelle nous a fait mal, mais ils nous ont donné une leçon. »
• « Contre Toulouse, on savait que ce serait compliqué si on ne réagissait pas. »
• « Notre victoire 16-12 à Toulouse en début de saison a aussi servi de levier. »

Ces expériences, ancrées dans les mémoires de la saison, ont permis à l’UBB d’aborder ce rendez-vous avec confiance et détermination.

Une série remarquable et un regard tourné vers la finale

Depuis l’instauration du Top 14 en 2005, rares sont les équipes françaises ayant battu Toulouse à trois reprises en une saison ; seules Clermont (2014-2015) et Castres (2017-2018) étaient parvenues à cet exploit. Avec leur victoire à Ernest-Wallon en septembre dernier, réussie également au Matmut Atlantique lors de la sortie du Tournoi (32-24), Bordeaux-Bègles rejoint ce cercle prestigieux.

Mais l’ambition girondine ne s’arrête pas là : l’équipe prépare désormais la finale face à Northampton. La victoire héroïque des Saints, 37-34 au Leinster la veille de la demi-finale, a galvanisé les joueurs durant leur mise au vert.

Maxime Lucu souligne l’état d’esprit du groupe :

• « Ce match prouve que tout est possible, c’est cela qui rend le sport grand et beau. »
• « Le maître-mot cette semaine était le refus de la défaite, et la performance de Northampton nous a donné énormément de force. »
• « Cela nous montre qu’on peut renverser de grosses équipes. Alors pourquoi pas nous ? »