La saison des Baltimore Orioles est loin d’être terminée, même si le début 2025 a été décevant. L’équipe, réputée pour son centre de formation exceptionnel et ses jeunes prospects brillants, se retrouve paradoxalement à lutter parmi les moins performants de la Ligue Américaine. Pourtant, en analysant l’histoire et les trajectoires d’autres franchises ayant connu une situation similaire, on peut envisager des voies d’amélioration et comprendre ce que les Orioles peuvent apprendre pour inverser la tendance.
Un système de formation prometteur mais des résultats en demi-teinte
Les Orioles de Baltimore ont longtemps bénéficié du meilleur système de formation de la MLB, selon ESPN, en 2022, 2023 et encore en 2024, ce qui s’est traduit par des saisons très compétitives et des titres de division. Leur effectif a été porté ces dernières années par des talents tels qu’Adley Rutschman, Gunnar Henderson et Jackson Holliday, tous reconnus comme potentiels leaders de la ligue.
Pourtant, malgré ces prérequis favorables et les attentes élevées autour du nouveau propriétaire David Rubenstein, natif de Baltimore estimé à 3,7 milliards d’euros, les résultats actuels ne sont guère à la hauteur. En 2025, les Orioles affichent un bilan de 13 victoires pour 21 défaites, avec une rotation en difficulté, affichant la pire moyenne de points mérités (ERA) de la Ligue Américaine (5,75), et une attaque en baisse, ne produisant en moyenne que 3,82 points par match, un net recul par rapport aux saisons précédentes.
Leçons tirées des équipes prometteuses des deux dernières décennies
En comparant les Orioles à d’autres équipes à succès depuis 2000, qui avaient gagné en playoffs tout en disposant d’un top-3 des systèmes de formation la saison suivante, plusieurs constats ressortent :
- Sur 71 saisons étudiées dans une période de trois ans après un bon classement en système de formation et un accès aux playoffs, 68 % des équipes ont renouvelé leur présence en post-saison.
- Il est rare que ces équipes connaissent des années négatives sur cette période – seulement huit saisons perdantes recensées.
- Nombre de ces franchises ont maintenu un haut niveau avec 63 % d’entre elles passant la barre des 90 victoires durant ces fenêtres.
Ce panorama souligne que la situation actuelle des Orioles, bien que préoccupante, n’est en rien une fatalité.
Étude de cas des franchises au système de formation n°1
Plusieurs équipes ayant occupé la première place des systèmes de formation ont traversé diverses fortunes, apportant un éclairage précieux :

Chicago White Sox (2000)
Malgré un des systèmes les plus jeunes et prometteurs, les White Sox ont connu trois années moyennes après leur bonne saison, sans retour en playoffs immédiat. Une expérience marquée par un développement limité des prospects initialement très attendus.
Les Orioles, eux aussi assez jeunes en 2023, peinent également avec leur rotation affaiblie par de nombreuses blessures, notamment auprès des espoirs Grayson Rodriguez et Kyle Bradish, invalidant de fait leur avantage prospectif jusqu’ici.

St. Louis Cardinals (2012)
Cette équipe a su s’appuyer sur une rotation solide tout en intégrant des jeunes prometteurs pour atteindre plusieurs apparitions en playoffs, culminant avec une présence en Série Mondiale. Leur modèle reposait sur un investissement fort dans le pitching avec des vétérans capables de combler les lacunes.
Cela contraste avec l’approche actuelle des Orioles, qui misent davantage sur une base de joueurs de champ prometteurs sans disposer d’une profondeur équivalente dans le lanceur partant.

Pittsburgh Pirates (2013)
Avec une belle réussite sur trois années grâce à une fenêtre de contention alimentée par des prospects et une star comme Andrew McCutchen, les Pirates ont ensuite subi un coup d’arrêt, en partie par des choix de trade contestables et un déclin des joueurs clés.
Pour les Orioles, la montée en puissance de Henderson et Rutschman reste primordiale, car leur forme décevante du début 2025 pénalise l’équipe, tout comme les blessures sévères qui affaiblissent l’effectif.

Los Angeles Dodgers (2015)
Les Dodgers ont construit leur réussite sur un mélange d’étoiles établies et d’une continuité exceptionnelle de leur centre de formation, qui leur a permis de maintenir la compétitivité sur de nombreuses saisons. Leur gestion fine des jeunes et des vétérans illustre un équilibre que les Orioles pourraient chercher à reproduire.

Tampa Bay Rays (2019)
Exemple phare de l’efficacité d’un système de formation riche et d’une stratégie d’échanges fréquents mais judicieux, les Rays ont su répéter les apparitions en playoffs grâce à leur profondeur et leur gestion intelligente des effectifs malgré un budget limité.
Les Orioles, en revanche, ont été plus timides dans leurs transactions, et certains échanges récents semblent être des ratés, mettant en péril la progression de certains talents comme Kyle Stowers.

Le spectre des scénarios défavorables et les enseignements à retenir
Si la majorité des franchises étudiées ont connu un parcours favorable après un bon classement de système de formation et une présence en playoffs, certains cas démontrent aussi les risques d’un déclin rapide :
Seattle Mariners (2001)
Une équipe vieillissante qui a vu ses jeunes espoirs ne jamais éclore et a enchaîné les mauvaises décisions en gestion d’effectif, amenant près de deux décennies de performances médiocres. Des erreurs de trading ont anéanti la valeur du centre de formation.

Leçons pour Baltimore : Nécessité de gérer les trades efficacement et de ne pas laisser filer les talents sans retour. Le club a fait preuve de bons échanges, mais davantage de vigilance est requise pour maintenir l’avantage compétitif.
Texas Rangers (2011)
Après une finale de Série Mondiale, cette équipe a traversé un recul important du fait de l’impact des blessures et d’une surestimation des espoirs, qui n’ont pas répondu aux attentes. Le manque de continuité a freiné le développement.

Leçon des Orioles : Bien évaluer le potentiel réel des jeunes joueurs et aligner stratégie de renouvellement. Avec plusieurs joueurs clés en fin de contrat prochainement, la prudence sera de mise pour éviter une fuite des talents sans compensation.
Boston Red Sox (2013)
Un cas où une équipe a alterné entre succès majeurs et années difficiles, notamment causées par un vieillissement du noyau et un mauvais timing dans le développement de nouveaux talents. Une reconstruction a finalement permis de remporter un autre titre.

Leçon pour Baltimore : Savoir rester compétitif tout en renouvelant l’effectif, en appuyant notamment sur des signatures stratégiques en agence libre pour compléter le noyau jeune.
Perspectives pour les Baltimore Orioles en 2025
Le constat principal est clair : les Orioles ont une base jeune et talentueuse mais encore fragile, notamment sur le plan de la rotation pitching lourdement affectée par des blessures majeures. Leur manque d’agressivité sur le marché des agents libres pour renforcer certaines lacunes est un point d’interrogation majeur, surtout à l’aube d’un été 2025 où plusieurs joueurs clés seront soumis à l’épreuve du marché.
Si l’on observe les modèles des franchises à succès, la clé réside dans l’équilibre entre développement interne, échanges intelligents et investissements ciblés sur les agents libres. Baltimore devra explorer ces trois pistes pour transformer son potentiel en résultats concrets, sous peine de voir son projet stagner ou décliner prématurément.









