En 2026, Carlo Ancelotti pourrait bien être à nouveau sous les projecteurs, mais cette fois au Brésil, en train de célébrer une victoire majeure avec la Seleção. Ce scénario imaginaire voit l’entraîneur italien fêter sur un bus à ciel ouvert, lunettes de soleil et cigare à la main, entouré de Rodrygo, Vinicius Junior et Éder Militão, sur l’Avenida Atlântica à Copacabana, au lieu de la fontaine Cibeles à Madrid. Neymar brandit pour la sixième fois la Coupe du Monde, une consécration attendue depuis ses débuts à Santos. Ce tableau idyllique reflète désormais une réalité de plus en plus plausible après la nomination d’Ancelotti en tant que sélectionneur du Brésil pour la Coupe du Monde 2026.
Un virage majeur dans le football international
Cette nomination marque un revirement important pour le football mondial et européen. La Confédération brésilienne de football (CBF) avait précédemment tenté de recruter Ancelotti en 2023, mais ce dernier avait prolongé son contrat avec le Real Madrid. Entre-temps, le Brésil avait essayé plusieurs entraîneurs, notamment Fernando Diniz, dont la philosophie avait séduit certains mais frustré d’autres avec des résultats mitigés. Ensuite, Dorival Júnior a pris la relève sans parvenir à redresser durablement la situation, notamment marqué par une élimination aux tirs au but face à l’Uruguay en Copa América 2024 et une lourde défaite 4-1 contre l’Argentine en éliminatoires de la Coupe du Monde.
La récente défaite de Real Madrid face à Barcelone en Copa del Rey et en Liga, ainsi que l’arrivée annoncée de Xabi Alonso sur le banc madrilène, ont précipité le départ d’Ancelotti vers la Seleção.
Les premiers pas d’Ancelotti à la tête du Brésil
Officiellement en poste depuis le 26 mai, Ancelotti s’installe au Brésil avec un dispositif de sécurité inédit, comprenant un appartement de luxe, une équipe de sécurité privée, un véhicule blindé et même un jet privé pour ses déplacements en Europe.
Le technicien italien commence à bâtir son staff, avec notamment la possibilité de recruter Kaká comme assistant. L’ancien joueur emblématique, qui avait ébloui sous la houlette d’Ancelotti au Milan AC, pourrait jouer un rôle clé pour faciliter l’intégration de Carlo au sein de la culture brésilienne et parfaire son portugais.
Des anciens sceptiques aux soutiens prudents
Si certains anciens joueurs comme Cafu, capitaine du Brésil champion du monde 2002, restent réservés sur l’arrivée d’un entraîneur étranger, ils reconnaissent néanmoins les qualités d’Ancelotti. Cafu souligne son professionnalisme et son expertise, tout en exprimant sa préférence pour un technicien brésilien.
Rivaldo adopte une approche similaire, estimant qu’Ancelotti pourra « assembler une équipe forte et équilibrée, en unissant le meilleur du football européen et brésilien, à l’image de ce qu’avait fait Felipão en 2001 ». Pour lui, le choix d’un coach étranger était inévitable au vu des résultats récents.
Les enjeux sportifs pour la Seleção
Ancelotti doit rapidement prendre plusieurs décisions tactiques importantes. Avec Éder Militão actuellement blessé, il semble logique d’aligner une charnière centrale composée de Murillo et Marquinhos. Le poste de latéraux, traditionnellement très exporté au Brésil, reste un casse-tête depuis les départs de figures comme Dani Alves, Marcelo, Alex Sandro ou Danilo.
Au milieu de terrain, la Seleção a besoin de robustesse et d’équilibre. Le retour de Casemiro, qui avait été écarté sous Dorival Júnior mais retrouve un second souffle à Manchester United sous Ruben Amorim, apportera de la stabilité et de l’expérience. L’attaque sera animée par Vinicius Junior, Rodrygo et l’émergence possible d’Endrick, tandis que Raphinha complétera le quatuor offensif.
Le dilemme Neymar et l’état d’esprit de l’équipe
Neymar, qui aura 34 ans lors du Mondial nord-américain, reste une interrogation majeure. Toujours blessé à ce jour, l’attaquant de Santos pourrait participer à son dernier tournoi mondial. La question d’Ancelotti sera de savoir s’il construit son équipe autour de Neymar, malgré ses récentes fragilités physiques, ou s’il le cantonne à un rôle de leader d’appui.
Les avis sont partagés sur la place de Neymar. Certains journalistes, comme Ana Thaís Matos de Globo, estiment que le Brésil doit tourner la page et miser sur la nouvelle génération incarnée par Vinicius Junior, Raphinha ou Paquetá. Ils pointent également une génération fragile mentalement, peu capable de gérer la pression et la critique.
Mauricio Pochettino, ancien entraîneur de Neymar au PSG, évoque quant à lui le « quelque chose de spécial » qui habite les joueurs brésiliens, leur manière de jouer au football comme une danse. Ce portrait suggère que l’équipe aura besoin d’un manager rassurant, capable de créer un environnement propice à la performance, rôle dans lequel Ancelotti excelle.
Une mission et un défi pour Carlo Ancelotti
Au-delà du style public très mesuré et gentleman d’Ancelotti, cette nouvelle aventure brésilienne porte un enjeu important. Il doit prouver qu’il peut briller hors du contexte madrilène, notamment après avoir été mis à l’écart du Real alors qu’il venait de remporter une triple couronne (Ligue des Champions, Liga, Supercoupe). La concurrence et les blessures, notamment l’intégration délicate de Mbappé et les absences de joueurs clefs comme Toni Kroos, ont pimenté la fin de son cycle madrilène.
Certains détracteurs minimisent son impact tactique, évoquant une gestion basée sur l’ambiance et les relations humaines. Pourtant, cette alliance entre Ancelotti et la Seleção pourrait s’avérer parfaite pour renouer avec la gloire mondiale. Son contrat court jusqu’à la fin de la Coupe du Monde 2026, avec possibilité de prolongation jusqu’en 2030, offrant un cycle complet pour redynamiser le football brésilien.









