Le festival de Cannes 2025 a été marqué par un mélange de chaos, de tensions politiques et de moments forts, notamment la remise de la prestigieuse Palme d’or à un cinéaste iranien, Jafar Panahi. Dans un contexte mondial tendu et marqué par des événements imprévus, le cinéma engagé a une fois de plus prouvé sa puissance et sa capacité à faire entendre des voix fortes. Retour sur cette édition mémorable, ses palmarès, ses incidents et ses enjeux politiques.
Le palmarès de Cannes 2025 : un choix politique et symbolique
Jafar Panahi a décroché la Palme d’or pour son film « Un simple accident », un geste clairement politique dans un contexte international tendu. La sélection du jury, présidé par Juliette Binoche, a été jugée prévisible, mais le choix de récompenser Panahi, figure emblématique du cinéma iranien, a été perçu comme un message fort. La récompense intervient après plusieurs années de lutte et de répression pour le réalisateur, qui a déjà connu la prison en Iran.
Ce prix symbolise la résistance et la liberté d’expression face à l’oppression, notamment dans un Iran où la censure est omniprésente. Lors de la cérémonie, Panahi a appelé à l’unité et à la solidarité, exhortant ses compatriotes à ne pas céder face aux restrictions imposées par le régime iranien. Sa déclaration a été saluée comme un acte de courage hors norme dans un contexte politique difficile.
Le reste du palmarès
Le Grand prix a été attribué à « Valeur sentimentale » de Joachim Trier, un film qui rend hommage aux grands maîtres du cinéma tout en proposant une réflexion sur le pouvoir fédérateur de l’art. Le prix de la mise en scène a été décerné à Kleber Mendonça Filho pour « L’Agent secret », une œuvre évoquant la dictature militaire au Brésil en 1977.
La récompense de l’interprétation féminine a été attribuée à Nadia Melliti pour son rôle dans « La Petite Dernière », une performance marquante qui a su captiver le jury par sa force et sa sincérité. Wagner Moura a reçu le prix d’interprétation masculine pour son rôle dans « L’Agent secret », confirmant son talent et sa présence imposante à l’écran.
Les incidents majeurs : un festival sous tension et chaos
Le dernier jour du festival a été marqué par un incident majeur : une coupure électrique générale qui a plongé Cannes dans le noir pendant plusieurs heures. La panne, causée par l’incendie volontaire de deux pylônes électriques, a suscité de nombreuses spéculations, notamment une cyberattaque ou une opération de sabotage. La ville a été coupée du réseau téléphonique et électrique, créant une atmosphère de chaos inédit pour un événement aussi prestigieux.
Grâce à des groupes électrogènes puissants, le festival a pu poursuivre ses activités, mais cet incident a laissé une marque indélébile dans l’histoire de Cannes. La cérémonie de clôture, habituellement festive, a été fortement impactée, bien que l’intervention improvisée de l’acteur américain John C. Reilly, en chantant « La Vie en rose », ait permis d’égailler un peu l’atmosphère.
Une attaque ou un acte volontaire ?
Les responsables de l’incident restent inconnus, mais l’hypothèse d’un acte volontaire, voire d’un sabotage, est fortement évoquée. La question de la sécurité lors de grands événements internationaux se pose plus que jamais, alors que la tension politique mondiale ne cesse de croître.
Une édition marquée par la politique et la résistance
Le choix de récompenser Panahi, figure emblématique du cinéma iranien, illustre la dimension politique du festival. La déclaration de l’acteur et réalisateur a été un appel à la solidarité et à la liberté d’expression, dans un contexte où la répression en Iran continue de faire rage. La cérémonie a aussi été l’occasion pour d’autres cinéastes de faire entendre leur voix contre les régimes oppressifs et pour la liberté artistique.
Ce festival a ainsi été un symbole de résistance, de courage et de solidarité, dans un monde où la culture joue un rôle crucial pour faire entendre des voix dissidentes. La remise de la Palme à Panahi restera dans les mémoires comme un acte fort de défi face à l’oppression et à la censure.









