Arbitrage en France : tensions et violences sous pression

L'arbitrage en France fait face à une crise de violences et de départs d'arbitres. État des lieux par Pascal Parent.
France

En France, l’arbitrage, bien que sujet à des tensions persistantes, présente un taux d’incidents relativement stable. La violence verbale et physique ainsi que le départ massif des arbitres amateurs soulignent une crise latente. Pascal Parent, président de la Ligue Auvergne-Rhône-Alpes, avance un diagnostic éclairant sur la situation actuelle.

Un climat de contestation

« Pendant 90 minutes, l’arbitre, c’est celui qui dit non », déclarait l’ancien arbitre de Ligue 1, Tony Chapron, sur Canal+ en 2018. Ce rôle d’autorité sur le terrain est souvent mis à l’épreuve. Malgré un taux d’incidents stable, le climat n’évolue ni dans le positif ni dans le négatif. Au début septembre, la fédération néerlandaise de football a envisagé de supprimer la règle du hors-jeu dans les compétitions amateurs pour tenter de diminuer les violences. En France, cette mesure n’est pas envisagée, mais elle incite à faire un état des lieux de l’arbitrage.

État des lieux de la violence envers les arbitres

Pascal Parent souligne que, selon l’observatoire des comportements de la FFF, moins de 2 % des matchs enregistrent des incidents. Pour la saison 2023-2024, on estime ces incidents à 1,5 %, ce qui reste relativement faible. Il déclare : « Il n’y a d’ailleurs pas d’augmentation des plaintes déposées par les arbitres non plus. »

Quant à la nature de ces incidents, 47 % relèvent de violences verbales, tandis que 46 % concernent des violences physiques. Les comportements déplacés des spectateurs viennent compléter le tableau. Parent précise : « Les violences physiques démarrent à partir de la bousculade. »

L’importance de la pédagogie et du respect

La Fédération Française de Football (FFF) dispose de sanctions sévères pour protéger ses arbitres, allant de l’exclusion des compétitions à la suspension du club. Parent insiste également sur l’importance d’une meilleure gestion des conflits, notamment en formant les arbitres à ces questions. « Il faudrait que les joueurs professionnels respectent davantage les arbitres », ajoute-t-il, mentionnant que cela pourrait influencer le comportement au niveau amateur.

Les défis de l’arbitrage amateur

Malgré ces mesures, le taux alarmant de départs parmi les arbitres reste préoccupant. En effet, 50 % des nouveaux arbitres cessent leur fonction après seulement deux ans. Les raisons sont multiples : des conditions de match souvent peu agréables, principalement à cause de spectateurs agressifs. Parent note que malgré de nombreux départs, le même nombre d’arbitres débute chaque année, grâce aux efforts de la FFF pour promouvoir l’arbitrage.

Améliorer la rétention des arbitres

Pour conserver ces arbitres, il est essentiel de les accompagner lors de leurs premiers matchs. Parent souligne l’importance de tutorat pour créer un environnement plus rassurant. Les initiatives visant à sensibiliser les encadrements techniques et à promouvoir le respect de l’arbitrage auprès des jeunes sont également primordiales.

Respect et culture du sport

La comparaison avec le rugby est souvent mentionnée. Cela peut s’expliquer par des mécanismes de jeu qui favorisent le respect envers l’arbitre. Au rugby, des sanctions immédiates existent pour les comportements irrespectueux, ce qui contraste avec la situation au football. Toutefois, Pascal Parent rappelle qu’en amateur, le respect envers les arbitres doit aussi être cultivé.

L'arbitre, figure d'autorité sur le rectangle vert, pas toujours respecté.

L’arbitrage en France, sous pression, nécessite des efforts conjoints de la part des instances, des clubs et des joueurs pour améliorer la situation.

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