Décalage horaire Las Vegas: le Grand Prix nocturne met les équipes à l’épreuve

Décalage horaire Las Vegas: le Grand Prix nocturne met les équipes à l’épreuve

Le Grand Prix de Las Vegas se dispute de nuit, imposant neuf heures de décalage et 13 000 km au paddock; le Qatar suivra, ajoutant une rigueur supplémentaire.

États-Unis

La Formule 1 s’est imposée un triple header inédit à l’issue de la saison, reliant le Nevada au Moyen-Orient avec le Grand Prix nocturne de Las Vegas. Le paddock doit affronter neuf heures de décalage et parcourir environ 13 000 km à vol d’oiseau, sans compter les jours de travail qui précèdent et suivent la course.

Pour mesurer l’ampleur du défi, il faut écouter Diego Ioverno, directeur sportif de Ferrari depuis 2023 et chargé de ces enjeux depuis plus d’une décennie. Il se souvenait du premier Grand Prix de Las Vegas, plein d’optimisme; mercredi il a livré un constat plus fataliste: « C’est dur, c’est même très dur ». Depuis le Brésil, l’équipe est fatiguée et plusieurs personnes tombent malades; c’est un dossier sur lequel Ferrari travaille depuis deux ans.

Chez Ferrari, les postes essentiels restent prioritaires et l’objectif est de préserver les organismes: l’équipe fait tourner les effectifs pour limiter les surcharges. Le chef mécanicien de la Scuderia ne sera pas le même que celui en place au Brésil, et l’Italien se réjouit d’avoir réussi à faire plier un peu les horaires, souvent impitoyables avec la F1. Les départs ne se feront plus à minuit: les feux s’éteindront à 20 heures, comme au Qatar ou à Singapour.

« Il faut juste essayer de limiter l’horreur que l’on vit. Humainement, notre corps n’est pas fait pour supporter ces trois prochaines semaines, » résume Pierre Gasly. Le Français n’est pas malheureux sur la piste (5e en 2023 et 3e en 2024 en qualifications), mais ce rythme est exigeant et il faut trouver des solutions pour optimiser ce qui paraît impossible. « Rouler dans une F1 à cinq heures du matin, heure française, ce n’est pas possible et pourtant il faut le faire », ajoute-t-il.

Coucher à 4 heures, pilule de mélatonine et escales improbables: la semaine dernière, Gasly s’est imposé une préparation drastique en reculant son coucher jusqu’à 4 heures du matin, la veille du départ. « Ça pique mais c’est nécessaire », avoue le pilote Alpine. Malgré la mélatonine prescrite chaque soir par son physio, Ben Thorne, les réveils restent très matinaux. Mercredi, Gasly s’est diverti en jouant à la console et en passant des cartes pour tuer le temps dans une salle où il rejoint ses mécaniciens chaque matin. Il a aussi profité du golf proposé sur le site pour occuper les longues heures d’attente, lorsque le temps le permet.

De son côté, Charles Leclerc, arrivé aux États‑Unis en fin de semaine dernière pour des opérations avec des sponsors, s’acclimate plus aisément au décalage et apprécie les matins au calme. « J’adore rouler le soir; le matin, je peux lire et passer du temps avec Alexandra, ma fiancée », déclare-t-il.

Pierre Gasly à Las Vegas en train de jouer à la console
Pierre Gasly, Las Vegas, mercredi soir

Cette adaptation du rythme devra être répétée dans trois jours, lorsque l’équipe regagnera l’autre bout du monde avec un timing similaire mais des conditions plus clémentes. Deux ans plus tôt, Jonathan Wheatley annonçait que la moitié des troupes était déjà des zombies avant le Qatar, en raison des escales improbables; à Las Vegas, Ferrari a choisi un vol direct affrété pour offrir des conditions plus favorables, avec deux places en économie à chaque mécanicien et un départ groupé afin de favoriser le repos. D’autres salariés, comme ceux de Racing Bulls, profitent aussi de ces conditions pour quitter l’enfer de Vegas dans de meilleures dispositions.

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