Réformes et enjeux du football français : plan de Philippe Diallo

Réformes et enjeux du football français : plan de Philippe Diallo

Philippe Diallo dévoile ses plans pour réformer le football français, lutter contre la violence et préparer l'avenir des Bleus et de la Ligue 1.

France

Un nouveau souffle pour le football français : les ambitions de Philippe Diallo

Depuis sa prise de fonction en juin 2023, Philippe Diallo, élu à la tête de la Fédération Française de Football (FFF), s’attèle à transformer en profondeur un sport aussi populaire que souvent critiqué pour ses excès. À 61 ans, l’ancien directeur général de l’Union Patronale des Clubs Professionnels (UNFP) entend relever plusieurs défis majeurs, notamment en s’attaquant aux violences, en réformant l’organisation du football professionnel et en préparant l’avenir des Bleus et de la Ligue 1.

Une gestion marquée par la volonté d’unité et de réformes

Les premiers mois à la tête de la fédération ont été particulièrement complexes, avec la démission de Noël Le Graët et le départ de Florence Hardouin, la précédente directrice générale. La crise a touché aussi bien l’équipe de France féminine que l’ensemble des structures, mais Philippe Diallo a rapidement engagé une série de mesures pour stabiliser la gouvernance et assurer la continuité du projet fédéral. Parmi ses priorités : la renégociation du contrat avec Nike, qui portera la dotation annuelle de 50 à 100 millions d’euros d’ici 2026, la création d’un championnat de Ligue 3, ainsi qu’un plan ambitieux pour soutenir le football dans les outre-mers.

Réforme du sport professionnel et lutte contre les abus

Une étape importante a été franchie avec l’adoption par le Sénat d’un plafonnement de la rémunération des dirigeants de la Ligue de Football Professionnel (LFP) à 450 000 euros par an. Si cette mesure peut paraître symbolique pour certains, elle traduit une volonté de mieux encadrer les pratiques et d’éviter les abus. Philippe Diallo insiste sur le fait que, dans un contexte de société commerciale, la rémunération doit rester adaptée aux compétences et à l’expérience, laissant aux actionnaires le soin de fixer la juste valeur des dirigeants. Quant à l’avenir de la direction de la LFP, il préfère ne pas se prononcer, affirmant qu’il n’exclut personne, tout en restant concentré sur l’objectif principal : renforcer la compétitivité et l’attractivité du football français.

Une Ligue 1 plus accessible et dynamique

Le président de la fédération souligne l’importance de rendre le football français plus visible et plus rentable. La future chaîne de diffusion, évoquée par Nicolas de Tavernost, pourrait proposer une offre à moins de 20 euros, avec huit matchs sur neuf, et des réductions pour les jeunes, afin de lutter contre le piratage et d’attirer davantage de spectateurs. Philippe Diallo souhaite également renforcer la collaboration avec Canal+, tout en affirmant que le partenariat historique demeure solide et que la fédération souhaite intégrer Canal+ dans l’avenir du football professionnel français.

Les victoires du PSG et la valorisation du football de clubs

La victoire du Paris Saint-Germain en Ligue des champions après 30 ans est une source de fierté pour le football français, grâce à l’investissement qatari. Philippe Diallo estime que cette réussite pourrait contribuer à redonner de la valeur au football de clubs, souvent sous-estimé en France. Il rappelle que des équipes comme Lille, Lyon ou Monaco ont aussi brillé en compétitions européennes, et que la victoire du PSG doit permettre de rétablir certaines vérités économiques et sportives.

Une lutte renforcée contre la violence et les incivilités

Face à la recrudescence des actes de violence sur et hors des terrains, Philippe Diallo a présenté un plan d’action d’envergure. Il s’agit d’un traitement de choc visant à prévenir, protéger et sanctionner ces comportements inacceptables. Parmi les mesures concrètes : la sensibilisation des parents, la création d’un statut de délégué de match, l’instauration de « temps morts » pour calmer les tensions, la généralisation du carton blanc pour les exclusions temporaires, ainsi que le déploiement de caméras portatives chez les arbitres dans certains districts. La tolérance zéro sera appliquée, avec des suspensions, radiations et dépôt systématique de plainte en cas d’incidents graves.

Remise en valeur du football amateur

Souvent délaissé, le football amateur sera placé au cœur des préoccupations avec la création d’un comité consultatif regroupant 38 clubs tirés au sort parmi les 12 000 affiliés. Ce comité servira de lien direct avec le comité exécutif, permettant aux clubs d’exprimer leurs attentes. Par ailleurs, la fédération prévoit un budget record de 300 millions d’euros pour l’année à venir, avec une augmentation de près de 12 % des dotations destinées au football amateur, dans le but de renforcer la base et de soutenir le développement de toutes les pratiques.

Les Bleus, entre performances et avenir

Les rumeurs sur un désamour supposé chez les joueurs de l’équipe de France ont été démenties par Philippe Diallo, qui souligne la qualité des performances récentes. La sélection, menée par Didier Deschamps, a montré une belle dynamique, notamment lors des matchs en Ligue des nations, avec une première place du groupe et une qualification pour la suite. Le départ annoncé de l’entraîneur après la Coupe du Monde 2026 n’est pas une source d’inquiétude, car le président de la fédération préfère attendre la fin des qualifications pour envisager la succession, tout en saluant l’intérêt de figures comme Zinédine Zidane.

Le Stade de France, un symbole pour l’équipe de France

Le Stade de France reste un lieu emblématique pour la sélection nationale. La fédération a déjà prévu d’y organiser certains matchs cet automne, en attendant la désignation officielle du futur concessionnaire, qui pourrait être GL Events. Philippe Diallo insiste sur l’attachement de la fédération à ce stade mythique, symbole de victoires historiques comme celle de 1998, et souhaite continuer à y accueillir les supporters dans un cadre à la hauteur de leur passion.

Une relation toujours complexe avec Noël Le Graët

Enfin, le président de la fédération évoque la relation difficile avec son prédécesseur, Noël Le Graët, tout en rappelant qu’il a toujours respecté son parcours et ses décisions. Il souhaite une relation plus apaisée, mais reste concentré sur ses missions et sur la mise en œuvre des réformes nécessaires pour un football français plus fort, plus juste et plus attractif.

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