À 46 ans, Zoumana Camara ne conteste pas sa place sur le banc de Montpellier. « C’est une fierté et un honneur d’être l’entraîneur de Montpellier, un club familial et emblématique du football français », répète-t-il avant le match de ce soir contre Saint-Étienne. Après avoir pris la succession de Jean-Louis Gasset le 8 avril, « Papus », surnom donné par sa mère, aurait pourtant pu devenir entraîneur numéro 1 dans un autre club historique, AS Saint-Étienne, club formateur de Camara.
Deux occasions manquées ont failli basculer son destin sur le banc stéphanois. La première survint après le limogeage de Laurent Batlles le 6 décembre 2023. « J’avais eu une discussion avec Roland et Bernard » (Roland Romeyer et Bernard Caïazzo, actionnaires majoritaires), confie Camara, qui dirigeait alors les U19 du Paris Saint‑Germain. Les coprésidents l’avaient glissé dans une short-list avec Sabri Lamouchi et Olivier Dall’Oglio, avant d’enrôler un entraîneur libre. Dall’Oglio l’était justement, depuis son départ de Montpellier. La seconde, ce fut après le limogeage de ce dernier, mi-décembre 2024. « J’avais vu mon nom circuler », se rappelle-t-il, conscient que Kilmer Sports Ventures, nouveau propriétaire des Verts, avait déjà choisi le Norvégien Eirik Horneland.
De ces retrouvailles ratées avec le club ayant lancé sa riche carrière de défenseur central, Camara n’en garde aucune amertume. « Les choses arrivent quand elles doivent arriver », affirme-t-il. « Aujourd’hui, je suis à Montpellier et je ne me pose pas de questions. Je suis à 200% dans ce projet. » L’ancien adjoint au Paris-SG de Laurent Blanc, enfant de « la Paillade », préfère se souvenir de ses deux passages heureux dans le Forez comme joueur. Après l’avoir repéré au Racing Paris, le club de sa ville natale de Colombes l’a lancé en professionnel à l’âge de 17 ans, lors d’un match de D2 devant Epinal (3-0, le 18 septembre 1996).
Retour en équipe de France grâce aux Verts
De son premier passage (1995-1998), Camara garde une amitié indéfectible avec Jérémie Janot. Son second (2004-2007), au retour d’une pige à Leeds, lui a permis de rejouer en Ligue 1 avec le club forézien et de retrouver le groupe France en octobre 2005, sans toutefois pouvoir honorer une seconde sélection.
« L’autre petit regret, c’est de ne pas avoir remporté quelque chose pour laisser une trace chez les Verts », ajoute l’homme aux 152 matches avec son club formateur. Il est resté en contact avec certains d’entre eux et ils venaient le voir à Poissy, au centre d’entraînement du Paris-SG. Ce samedi soir, ils seront encore présents à la Mosson, et, comme Camara, ils ne se poseront pas la question de savoir de quel côté leur cœur balancera.









