Comment fonctionne une wild-card au tennis ?
Lors de la récente édition de Roland-Garros, la jeune joueuse française Loïs Boisson a créé la surprise en atteignant les demi-finales lors de sa toute première participation à un tournoi du Grand Chelem. À seulement 22 ans, cette athlète encore peu connue du grand public a dû bénéficier d’une wild-card pour accéder au tableau principal, car son classement mondial, actuel à la 358e place (au 19 mai), ne lui aurait pas permis de se qualifier directement. Son parcours exceptionnel pourrait cependant lui ouvrir de nouvelles opportunités, notamment la possibilité de disputer Wimbledon, même si la Fédération française de tennis ne possède pas d’accord de réciprocité avec l’organisateur anglais. Loïs Boisson a d’ailleurs officiellement déposé une demande pour obtenir une nouvelle wild-card.
Qu’est-ce qu’une wild-card ?
La wild-card, ou « carte joker » en français, représente une invitation spéciale délivrée par les organisateurs d’un tournoi à un joueur ou une joueuse qui ne remplit pas les critères classiques de sélection, tels qu’un classement ATP ou WTA insuffisant ou l’absence de qualification. Chaque compétition dispose d’un quota limité de ces invitations : par exemple, huit pour les tournois du Grand Chelem. Ces wild-cards sont attribuées selon divers critères, comme encourager de jeunes talents locaux, faire revenir d’anciens champions après une blessure ou attirer un public plus nombreux avec des noms médiatiques. Elles peuvent concerner le tableau principal ou les phases de qualification. La décision finale revient entièrement aux organisateurs, ce qui peut parfois susciter des critiques ou des accusations de favoritisme.
Des exemples célèbres dans l’histoire du tennis
Plusieurs wild-cards ont marqué l’histoire du tennis. Le cas le plus emblématique reste celui de Goran Ivanišević, qui en 2001, alors 125e mondial et en fin de carrière, reçut une invitation pour Wimbledon. Contre toute attente, le Croate remporta le tournoi, devenant le seul joueur à s’être imposé en Grand Chelem grâce à une wild-card. Un autre exemple notable est celui de Kim Clijsters, qui, après une pause maternité et sans classement, fut invitée à l’US Open en 2009 et y brilla en remportant le titre. Cependant, toutes les wild-cards ne font pas l’unanimité, comme celles offertes à Marko Djokovic, frère de Novak Djokovic, dont le niveau était jugé bien inférieur à celui du circuit ATP, ce qui a parfois alimenté la polémique autour de ces invitations.









