Espagne
La 16ᵉ étape du Tour d’Espagne cycliste a été écourtée mardi 9 septembre après des manifestations pro-palestiniennes ciblant l’équipe Israel-Premier Tech. Selon les organisateurs, l’étape a été interrompue à 8 kilomètres de l’arrivée initiale, et le vainqueur, ainsi que les temps du classement général, ont été arrêtés à ce point.
La ligne d’arrivée avancée se situait à Mos-Castro de Herville, en Galice, et c’est le Colombien Egan Bernal qui a franchi en premier la ligne avant que l’épreuve ne soit interrompue. Des images circulant sur les réseaux sociaux montraient des groupes de manifestants brandissant des drapeaux palestiniens, encerclant la chaussée sous les regards des forces de l’ordre.
Une Vuelta déjà marquée par des troubles
Cette Vuelta est régulièrement perturbée par des manifestations visant l’équipe Israel-Premier Tech. Déjà, la 11ᵉ étape, qui devait rallier Bilbao, avait été écourtée le 3 septembre pour des raisons similaires, et des incidents ont ponctué la course malgré des mesures de sécurité renforcées.
Le directeur de la Vuelta, Javier Guillén, a réagi en rappelant qu’écourter les étapes et bloquer le passage des coureurs était illégal aussi bien sur le plan pénal que sportif. Il a ajouté que le sport doit servir à rassembler et a exprimé son souhait de poursuivre la course vers Madrid, malgré la gravité des événements sur zone.
Un vainqueur et une échappée audacieuse
Contrairement à Bilbao, la journée a livré un vainqueur crédible: Egan Bernal, de retour après un grave accident en 2022, a devancé l’Espagnol Mikel Landa. Les deux hommes faisaient partie d’une échappée de 17 coureurs, qui comprenait notamment cinq Français — Clément Braz Afonso, Brieuc Rolland, Rudy Molard, Louis Rouland et Victor Guernalec — et qui a pris les relais tôt dans l’après-midi. Le peloton, sous l’impulsion de Bahrain Victorious, a laissé filer le groupe et l’écart s’est installé.
À l’arrivée, le peloton accusait près de 5 minutes et 52 secondes de retard sur Bernal et Landa. La montée de l’Alto de Prado, avec une moyenne de 8,9 % et des rampes approchant les 20 %, a accentué les différences mais n’a pas remis en cause le podium de l’étape protocolée.
Classement général et incidents annexes
Au classement général, Jonas Vingegaard, leader du général, et Joao Almeida conservaient leurs positions, sans bouleversement majeur. Felix Gall a perdu près d’une minute et cède sa cinquième place à Giulio Pellizzarri, tandis que l’écart entre les ténors reste stable.
Plus tôt dans la journée, Javier Romo, coureur Movistar, a été pris dans une chute provoquée par un manifestant lors de la 15ᵉ étape et a dû abandonner. Romo a déclaré à la télévision que l’issue avait « gâché » sa course, tout en louant le travail des forces de l’ordre et en appelant à préserver la sécurité, même si c’était difficile à vivre sur le terrain.
Mesures et contexte de sécurité
Face à la situation, l’organisation a évoqué la nécessité d’assurer la sécurité du peloton et du public, tout en examinant les options pour éviter de longues interruptions à l’avenir. Le contexte espagnol, où la cause palestinienne est particulièrement populaire, met en lumière les défis sécuritaires auxquels est confrontée une course de haut niveau comme la Vuelta.
Pour anticiper les risques, Israel Premier Tech avait annoncé samedi avoir retiré toute mention du pays de ses maillots afin de privilégier la sécurité du team et de l’ensemble du peloton. Malgré ces appels à se retirer, l’équipe a affirmé son intention de poursuivre la course jusqu’à Madrid, tirant ainsi les leçons des incidents rencontrés au cours des étapes précédentes.
La 16ᵉ étape, marquée par ces défaillances et ces tensions, laisse désormais les regards tournés vers Madrid, avec l’espoir que la sécurité permette au reste du parcours de se dérouler dans des conditions plus sereines. La prochaine étape sera suivie de près par les fans de cyclisme et par les observateurs du monde sportif.
