Le débat sur le port du voile dans le sport amateur en France connaît une intensité politique croissante, alimentée notamment par le Rassemblement national (RN). Le parti d’extrême droite utilise cette question sensible pour promouvoir ses idées radicales, suscitant des réactions contrastées au sein du gouvernement et de l’opposition.
Des prises de position radicales du RN sur le voile
Le vice-président du Rassemblement national, Sébastien Chenu, a exprimé son intention de « faire évoluer la loi de 2004 » qui interdit le port de signes religieux dans les établissements scolaires, en étendant cette interdiction aux bâtiments publics, administrations, entreprises publiques et universités. Son objectif affiché est l’effacement « à terme » du voile dans la société française.
Sur le plateau du Grand jury, il a souligné que cette évolution ne concernerait pas les sphères privées, défendant la liberté individuelle « chacun chez soi fait ce qu’il veut ». Néanmoins, il a décrit le voile comme un « signe d’enfermement » et « d’infériorisation de la femme », s’inscrivant dans une logique d’« Islamisme » incompatible avec la laïcité républicaine.
De son côté, Jordan Bardella, président du RN, a réaffirmé sur RMC que l’interdiction du voile dans l’espace public était un « objectif à terme » et que « le port du voile n’est pas souhaitable dans la société française ». Il estime que la majorité des Français soutiennent cette interdiction dans la sphère publique.
Un contexte politique tendu sur la question du voile
Les débats sur l’interdiction du voile dans le sport amateur ont provoqué des divisions visibles au sein du gouvernement. Certains ministres ont exprimé des points de vue divergents, conduisant à un rappel à l’ordre du Premier ministre. L’exécutif a néanmoins confirmé son soutien à une proposition de loi visant à interdire le voile dans les compétitions sportives amateurs, impactant les 80 fédérations délégataires, ligues et clubs en France.
La contestation à gauche face à ce qu’elle qualifie de surenchère raciste
Du côté de la gauche, particulièrement parmi les insoumis et les écologistes, cette initiative est dénoncée comme une « surenchère raciste ». Marine Tondelier, secrétaire nationale d’Europe Écologie Les Verts, a critiqué l’utilisation de la laïcité comme prétexte pour cibler une religion en particulier, appelant à « lâcher la grappe aux musulmans, lâcher la grappe aux femmes ».
Jean-Luc Mélenchon a quant à lui qualifié les débats « misérables » et « lamentables », regrettant que ces polémiques servent à masquer l’absence de propositions concrètes en matière économique et sociale, alors que le pays fait face à des sacrifices et à des coupes budgétaires.










