Les scènes honteuses survenues peu après le coup de sifflet final à Tannadice samedi après-midi marquent un tournant nécessaire pour le football écossais. Que des violences aient dû déboucher sur des blessures sanglantes pour que la situation évolue est une véritable source d’embarras pour le football national.
Un acte de violence choquant au Tannadice
La scène de Jack MacKenzie au sol, frappé à la tête par un siège cassé lancé par un de ses propres supporters — oui, vous avez bien lu — a stupéfié tous ceux qui s’intéressent un tant soit peu à notre sport national. Pourtant, difficile de s’étonner. Nous savions tous que cela finirait par arriver, les signes avant-coureurs étant nombreux. Le problème, c’est que les autorités en place ont trop souvent préféré fermer les yeux.
La méthode du « balayer sous le tapis en espérant que tout ira bien » n’est manifestement pas efficace face à des supporters franchissant la ligne vers la violence. Malheureusement, c’est Jack MacKenzie qui a payé le prix fort.
MacKenzie a reçu des soins après avoir été touché par ce projectile lors d’une invasion de terrain à la fin du match.
On peut supposer que ce n’était pas lui la cible visée, mais plutôt n’importe lequel des nombreux fans de Dundee United rassemblés sous la tribune visiteuse pour fêter la quatrième place de leur équipe au détriment d’Aberdeen.
Une réaction disproportionnée et condamnable
Si les célébrations à proximité immédiate étaient peut-être maladroites, elles ne justifiaient en aucun cas la réaction violente qui a suivi. Le lâche responsable de cet acte ne devrait plus jamais pouvoir mettre les pieds dans un stade écossais. Une peine de prison semble inévitable.
Il revient désormais aux autorités de faire de cet incident une ligne rouge à ne pas franchir.
Récemment, des débats ont émergé sur la notion de responsabilité stricte, notamment après que le gardien du Celtic, Viljami Sinisalo, ait été la cible de projectiles lors d’un Old Firm. Certains avancent que si un projectile avait provoqué une blessure grave, il serait trop tard pour réagir.
La violence, un phénomène récurrent dans le football écossais
Malgré les protestations des grands clubs, les incidents comme celui-ci deviennent monnaie courante. Jim Goodwin, manager de Dundee United, a dû répondre à des questions liées au comportement indiscipliné des fans d’Aberdeen à deux reprises en cinq mois, notamment après avoir évité des bouteilles et des pièces lancées lors d’un match en décembre.
Des joueurs comme Arne Engels (Celtic) ou Lawrence Shankland (Aberdeen) ont également été pris pour cibles à plusieurs reprises. Des incidents similaires ont touché Rangers, Celtic, et d’autres clubs, avec même des sanctions judiciaires pour des supporters ayant agressé des membres du staff.
Des mesures drastiques à envisager
On s’approche dangereusement du point où les déplacements des supporters visiteurs pourraient être interdits, une mesure déjà courante sur le continent. Par exemple, des fans de l’AC Milan ont récemment été empêchés d’entrer au Stadio Olimpico à Rome suite à des troubles.
Comme le disait Jock Stein, le football sans supporters n’est rien. Ils sont l’âme du football écossais, et les exclure serait une décision que personne ne souhaite. Cependant, la tendance actuelle impose de repenser la sécurité lors des matches.
L’autorisation de l’alcool en tribunes, souvent pointée du doigt, ne semble pas être une solution envisageable. D’autres options, plus dures comme l’installation de barrières ou de filets, sont de plus en plus discutées malgré leur aspect peu engageant.
UEFA a sanctionné lourdement les clubs concernés par des comportements violents cette saison, mais ces amendes ne sont pas assez dissuasives pour le supporter moyen.
Sanctions sportives, une idée à creuser
La menace d’une déduction de points pourrait s’avérer plus efficace. Bien que radicale, cette mesure ferait réfléchir les fauteurs de troubles qui souhaiteraient perturber les rencontres. Quitte à voir un club perdre un trophée, une place en compétition européenne, voire être menacé de relégation, beaucoup de supporters responsables rejetteraient de telles violences.
Cependant, cela poserait un problème de justice car ce seraient l’ensemble des joueurs, entraîneurs et employés du club qui paieraient pour les agissements d’une minorité. Cette injustice est difficile à faire avaler, mais la situation actuelle exige un changement.
Mobilisation urgente et responsabilité collective
Aberdeen et tous les clubs écossais, ainsi que la SPFL et la SFA, doivent impérativement trouver une solution commune pour enrayer ces violences. Le temps presse. Si ces organisations restent passives, il ne faudra pas s’étonner que des mesures externes soient imposées.
L’inaction a conduit à cet épisode dramatique qui a failli coûter la vue à Jack MacKenzie. Il faut espérer que ce dernier acte soit un déclic, car la prochaine fois, la victime pourrait ne pas avoir sa chance.










