François Bayrou prône l’instauration de peines minimales face aux violences après la victoire du PSG en Ligue des Champions
Le 3 juin, lors d’une séance à l’Assemblée nationale, François Bayrou, Premier ministre, s’est exprimé pour la première fois sur les incidents violents qui ont marqué la célébration de la victoire du Paris Saint-Germain en Ligue des Champions. Ces scènes de chaos, survenues le samedi 31 mai après la large victoire du club face à l’Inter Milan (5-0), ont suscité une vive émotion chez de nombreux Français.
Le chef du gouvernement a souligné la nécessité de renforcer la réponse judiciaire face à ces actes de violence, en proposant l’instauration de « peines minimales » pour les auteurs de violences en marge de tels événements sportifs. Selon lui, « la première de ces réponses, c’est peut-être, comme l’a suggéré le garde des Sceaux, inscrire dans la loi des peines minimales là où existent déjà des peines maximales ». Il a insisté sur le fait qu’il est crucial que « l’aggravation des peines liées à des violences en réunion et à des violences préméditées » devienne plus claire et plus dissuasive, afin de répondre à « l’exaspération de millions de Français » face à ces scènes de violences.
Une organisation préméditée et organisée
François Bayrou a précisé que ces violences ne résultaient pas d’échauffourées ou de rixes improvisées, mais qu’il s’agissait d’actes prémédités, préparés et organisés en amont. « Ce sont des violences en réunion », a-t-il affirmé, appelant à une « augmentation ou une amélioration des circonstances aggravantes » dans la législation, pour mieux sanctionner ces comportements. Il répondait ainsi à la demande du député Horizons, Paul Christophe, qui réclamait des « peines courtes, fermes et immédiates » pour ces délits.
Les premières condamnations et la gestion judiciaire
Suite à ces événements, quatre personnes ont été condamnées en comparution immédiate lundi à Paris à de la prison avec sursis, notamment pour avoir lancé des mortiers en direction des forces de l’ordre. Par ailleurs, 58 individus étaient présentés mardi devant la justice, selon le parquet. La porte-parole du parquet de Paris a précisé que ces quatre condamnations feraient l’objet d’un réexamen, notamment pour déterminer si des appels sont envisageables, dans un contexte où le ministre de la Justice, Gérald Darmanin, a estimé que ces premières sanctions n’étaient « plus à la hauteur ».
Au total, après la vague d’interpellations liée aux célébrations, 253 personnes ont été placées en garde à vue, dont 15 mineurs. Parmi elles, 93 ont été classées sans suite, 50 majeurs et 7 mineurs ont été convoqués pour des audiences ultérieures, tandis que 15 majeurs et 5 mineurs ont été déférés le 2 juin pour des réponses pénales immédiates. La mobilisation de magistrats supplémentaires a été nécessaire pour faire face à cet afflux de procédures.
Une situation préoccupante et des incidents violents
Les violences ont également été marquées par des incidents graves, comme celui d’un jeune de 18 ans, percuté par une voiture de supporters parisiens à Orléans dans la nuit du samedi au dimanche, peu avant 1 heure du matin. Selon le parquet, cette victime avait un « contentieux préexistant » avec l’auteur présumé de l’agression. La victime a été blessée de « multiples coups de couteau » dans le thorax lors de l’attaque, qui a été organisée dans un contexte de célébration tumultueuse.
Les autorités ont enregistré un nombre record d’interpellations, avec des dizaines de personnes arrêtées dans le cadre de ces violences. Le préfet de police de Paris, Laurent Nuñez, a indiqué que le suspect responsable de l’agression a été retrouvé et s’est rendu aux forces de l’ordre, précisant que le suspect est toujours en fuite. La situation reste tendue, et la police continue ses investigations pour faire toute la lumière sur ces actes prémédités.
Une réaction ferme face à la violence
Ce contexte de violences a suscité une forte réaction politique et judiciaire, avec notamment la volonté de renforcer la législation pour mieux sanctionner ces actes. François Bayrou a insisté sur la nécessité d’adapter la législation pour que la justice puisse intervenir plus efficacement, notamment en appliquant des peines minimales pour les violences en réunion et celles commises de manière préméditée. Ces mesures visent à répondre à l’indignation de la population face à ces scènes de chaos lors de célébrations sportives, tout en renforçant la sécurité dans le pays.









