La consommation croissante de cocaïne alimente la récente vague de violences et de désordres dans le football écossais, révèle une enquête exclusive. Cette drogue a désormais dépassé l’alcool comme principale source de préoccupation pour la police et les agents de sécurité lors des rencontres sportives en Écosse.
Une montée inquiétante de la cocaïne dans les tribunes écossaises
Selon plusieurs sources proches du dossier, l’abus de cocaïne est devenu « endémique » chez les jeunes supporters, notamment au sein de la sous-culture des « Ultras ». Cette situation a culminé lors du week-end dernier avec un incident choquant : Jack MacKenzie, défenseur d’Aberdeen, a été blessé au visage après avoir été frappé par une chaise lancée par des supporters de son propre club à Tannadice.
Ces désordres ne sont pas des cas isolés ; ils s’ajoutent aux invasions de terrain et à la violence observées lors des matchs entre Partick Thistle et Ayr United, ainsi qu’au jet d’une bouteille en verre sur le gardien de Celtic, Viljami Sinisalo, durant un Old Firm à Ibrox.
Sept clubs de Premiership concernés par la drogue dans leurs stades
Au moins sept clubs de la Scottish Premiership ont été informés cette saison de problèmes liés à la consommation de drogues dans leurs enceintes, notamment dans les toilettes. Plusieurs témoins rapportent même que des supporters prennent ouvertement de la cocaïne dans les tribunes. Des groupes WhatsApp sont utilisés pour coordonner les livraisons de drogue aux abords des stades.
Un informateur confie : « Entre 50 et 75 % des Ultras sont sous cocaïne lors de la plupart des matchs. La violence actuelle est plus organisée qu’elle ne l’était dans les années 70 et 80. Les réseaux sociaux jouent un rôle clé dans cette organisation, et devenir ultra est devenu une mode chez les jeunes, qui s’habillent tous de la même manière. »
Les autorités face à une crise croissante
La police poursuit ses investigations pour retrouver l’auteur du jet de chaise qui a gravement blessé MacKenzie. Ce dernier exemple souligne la gravité du problème que rencontre le football écossais pour gérer l’augmentation des troubles parmi les supporters. Malgré la recrudescence des incidents, les autorités politiques et les instances dirigeantes du football restent réticentes à intervenir directement.
Le risque juridique de responsabilité stricte plane déjà sur le football, mais c’est la consommation de drogue qui semble être au cœur de ces troubles.
La cocaïne dépasse l’alcool comme menace principale selon les experts
Le Dr Richard Purves, chercheur senior à l’Université de Stirling, spécialiste du phénomène, souligne que la cocaïne est désormais la principale inquiétude lors des journées de match en Écosse. Il précise :
- « Les groupes Ultras font baisser l’âge moyen des supporters, parfois jusqu’à 13-14 ans. »
- « J’ai consulté la police, les responsables de la sécurité et des fédérations de football : ils constatent que la drogue a supplanté l’alcool comme problème majeur. »
- « Il est plus facile de dissimuler un sachet de cocaïne qu’une bouteille en verre à un stade. »
Il rappelle également que le manque de recherches empêche encore de connaître précisément l’effet direct de la cocaïne sur les comportements violents. Cependant, la normalisation croissante de la consommation de cocaïne dans la société se reflète inévitablement dans le football.
Le Royaume-Uni affiche l’un des taux d’usage de cocaïne les plus élevés d’Europe, cette drogue étant plus accessible et abordable qu’auparavant.
Le lien entre ultras, pyrotechnie et sécurité dans les stades
La pyrotechnie, très liée à la culture ultra, représente également un défi pour la SPFL (Ligue professionnelle écossaise). Le Dr Purves souligne :
- « La pyrotechnie est systématiquement évoquée comme une problématique majeure lors des réunions avec les instances dirigeantes du football écossais. »
- « Des solutions pour réduire les risques, comme la pyrotechnie sécurisée, sont envisagées, mais malgré leur esthétique en télévision, ces pratiques restent dangereuses. »









