États-Unis
US Open : Amanda Anisimova en route vers la victoire
New York, sur le court Arthur-Ashe, Amanda Anisimova s’avance avec l’espoir d’ouvrir une nouvelle page de sa carrière en finale de l’US Open face à Aryna Sabalenka, numéro 1 mondiale et tenante du titre. La Américaine, qui mène 6-3 dans ses confrontations avec la Bélarusse, a connu une semaine marquée par le rebond et la preuve que la résilience mentale peut s’imposer sur le court comme ailleurs.
La jeune joueuse nourrit aussi des passions éloignées des raquettes qui lui servent d’exutoire. Amatrice d’art, elle aime prendre ses pinceaux et peindre des abstractions inspirées des univers impressionnistes et de l’œuvre de Van Gogh. Son processus créatif offre un retour au calme, loin du tumulte des compétitions et des notifications, et devient une routine hebdomadaire qui la recentre sur l’essentiel: prendre du recul et préserver son équilibre mental.
Autre élément marquant, son parcours est celui d’une athlète qui a dû apprendre à composer avec les coups durs. Issue d’un milieu où le tennis s’est imposé tôt, Anisimova est née dans le New Jersey, de parents russes. Son père Konstantin, son premier entraîneur, et Nick Saviano, qui l’accompagne comme mentor, ont été présents dès son enfance, dans l’académie de Plantation, en banlieue nord de Miami. À 15 ans seulement, elle obtient une wild-card pour Roland-Garros, devenant la plus jeune invitée depuis Alizé Cornet en 2005. La même année, elle remporte l’US Open junior, en battant Coco Gauff.
La carrière d’Anisimova est aussi marquée par des drames personnels. À peine quelques jours avant l’ouverture de l’US Open 2019, le cœur de son père et entraîneur s’est éteint, laissant une ombre sur son ascension. De retour sur le circuit après une pause, ses résultats tardent à revenir, et elle affirme plus tard avoir fait face à un burn-out dès l’été 2022. Cette période a été décrite comme insoutenable dans certains confidences publiques, et elle raconte avoir perdu une part de joie liée à l’entraînement et aux compétitions.
Pour rebondir, Anisimova a privilégié une expérience plus “normale” durant sa pause, notamment en suivant des cours à la Nova Southeastern University de Floride, en présentiel, afin de maintenir un équilibre entre vie personnelle et sport. Cette inflexion a aussi été nourrie par le soutien familial et par l’écoute de sa propre santé mentale, un sujet qu’elle a mis en avant dans ses échanges publics et qui a résonné avec d’autres figures du tennis comme Naomi Osaka, pionnière sur ces problématiques dès 2021.
Sur le plan sportif, le retour a été progressif et marquant. Après une période sans résultats spectaculaires, Anisimova remporte en février un titre WTA 1000 à Doha, son plus grand succès à ce jour, confirmant sa capacité à rebondir. Son retour au sommet s’est accompagné d’un regain de confiance et d’un style de jeu toujours aussi explosif et technique, capable de mettre en difficulté les adversaires les plus expérimentées.
Ce chemin a aussi été jalonné de moments forts sur le grand circuit. En Wimbledon, elle a retrouvé la voie des victoires en battant en quarts la Polonaise Swiatek (6-4, 6-3), démontrant que le travail mental porte ses fruits. En finale du tournoi britannique, elle a toutefois été rattrapée par le trac: lors d’un match très attendu, elle a dû faire face à une défaite douloureuse, perdant en deux sets secs face à Swiatek (6-0, 6-0). Cette défaite cocasse dans l’instant le plus crucial a rappelé que tout peut basculer, mais elle a réaffirmé sa détermination et sa capacité à rebondir après une telle déconvenue.
Les propos tenus après ces épisodes traduisent une philosophie claire: le travail sur l’aspect mental est aussi important que le travail technique. En quart de Wimbledon, Anisimova a mis à profit cette préparation pour dominer la Polonaise et montrer qu’elle est prête à relever les défis qui l’attendent sur le circuit américain et international. En conférence, elle a souligné que chaque pas compte et que les difficultés peuvent être transformées en force lorsqu’on accepte de les affronter avec discipline et sereine confiance.
Aujourd’hui, sur le circuit américain, Anisimova s’appuie sur son expérience, sa combativité et sa connaissance du jeu pour viser la couronne en terre d’État‑Unis. Sa trajectoire illustre une reconstruction lente mais sûre, où chaque match vient nourrir une meilleure maîtrise de soi et un tennis plus mûr. Si elle parvient à s’emparer du titre en finale de l’US Open, ce serait l’illustration parfaite d’une renaissance taillée dans la résilience et la détermination sur le court.
