Dans le paysage de la Formule 1, une sortie médiatique jugée maladroite mais qui a finalement renforcé l’unité de Ferrari a marqué les esprits. John Elkann, président de Ferrari et de Stellantis, a suscité la controverse au lendemain d’un double abandon à Sao Paulo. Malgré le timing et certaines reformulations controversées, l’effet a été d’unifier les troupes autour d’un objectif commun: retrouver les performances qui leur échappent depuis le début de la saison. Cette unité Elkann Ferrari unité est au cœur des discussions et, à Las Vegas, Charles Leclerc a d’ailleurs répété en public que toute l’équipe était soudée.
Le lendemain du Grand Prix du Brésil, un responsable de Ferrari a lancé une déclaration jugée ambiguë: selon lui, si l’on regarde le classement, les mécaniciens et les ingénieurs avaient contribué à améliorer la voiture, mais le reste de l’organisation n’était pas à la hauteur. Il a ajouté qu’il fallait se concentrer sur la conduite et éviter les critiques publiques, surtout avec d’importantes échéances à venir.
Cette sortie intervient après le double abandon de Leclerc et Hamilton, ce qui ne reflète pas de faute directe des pilotes. La veille, malgré la déception de Leclerc suite à l’accrochage impliquant Piastri et Antonelli, le directeur sportif Frédéric Vasseur avait qualifié le week-end comme excellent pour Leclerc. Quant à Hamilton, il a évoqué un week-end difficile après l’arrivée, décrivant des difficultés d’adaptation et non une critique envers Ferrari. Aucun des deux n’a attaqué l’écurie ou la marque: jeudi soir, leur défense de l’équipe est restée mesurée.
La presse italienne a ensuite pris Elkann pour cible plutôt que la Scuderia. Pourquoi Elkann a-t-il pris la parole lors d’une réunion consacrée aux Jeux Olympiques? Pourquoi s’exprimer alors qu’il préside Stellantis? Le week-end brésilien, Elkann était à Bahreïn pour assister au titre mondial en WEC, ce qui a alimenté les hypothèses sur une comparaison entre deux disciplines. Quoi qu’il en soit, Maranello a rapidement changé de sujet après ce qui a été perçu comme une intrusion dans le pilotage sportif.
Dès mardi, les discussions internes à Maranello ont tourné autour du sujet, passant de la déception à la colère puis au mépris. À l’usine, les salariés se sont solidarisés face à ce vent disputé, et dans le pays, un mouvement de tifosi a pris de l’ampleur sous le hashtag ElkannOut. La tonalité était moins centrée sur Ferrari que sur la cohérence et le leadership de la marque. L’unité née de ce moment a été présentée comme un atout pour les prochaines épreuves.
Sur le terrain de Las Vegas, les pilotes ont réagi rapidement via les réseaux sociaux pour défendre l’unité de l’équipe. Hamilton a ensuite tempéré: ce n’était pas une réaction directe aux propos d’Elkann, et son message visait avant tout à résumer le week-end. Leclerc, de son côté, a rappelé que son interlocuteur est resté honnête et qu’ils voulaient tous les deux que Ferrari retrouve le sommet. Ce rappel mutuel a été présenté comme le seul élément qui compte vraiment, l’unité étant jugée plus importante que les polémiques.
La semaine dernière, les deux pilotes étaient à Maranello pour passer plus de temps sur le simulateur, signe que ce Grand Prix pourrait influencer la lutte pour la deuxième place du classement constructeurs. Mercedes a profité du double abandon des Rouges pour prendre les commandes, avec une avance de 36 points au titre des constructeurs. Sur la piste, où la météo annoncée prévoyait des conditions fraîches autour de 17 °C, la possibilité d’un grain pourrait influencer les qualifications et remanier la hiérarchie. La perspective reste incertaine et l’épisode Elkann a nourri le débat autour de l’unité et du cap à tenir pour Ferrari.









