France
Tour de France Femmes : les dangers invisibles des régimes restrictifs chez les cyclistes
Alors que le Tour de France Femmes continue de captiver l’attention du public, une réalité souvent occultée par la quête de performance commence à émerger : celle des risques liés aux régimes trop stricts adoptés par certaines coureuses. Cédrine Kerbaol, jeune cycliste française de 24 ans, a récemment brisé le silence pour évoquer ces problématiques qui touchent de plus en plus de femmes dans le peloton.
Avant la sixième étape de la course, Cédrine Kerbaol, membre de l’équipe EF Education-Oatly, a partagé ses inquiétudes dans une interview accordée à *L’Humanité*. Elle a dénoncé les pertes de poids rapides et excessives observées chez plusieurs de ses collègues, souvent au nom de la performance. Ces comportements, qui s’inscrivent dans une spirale négative, sont devenus une réalité alarmante dans le cyclisme féminin professionnel.
Une prise de conscience nécessaire
Vainqueure d’une étape lors de cette édition, Cédrine Kerbaol ne cache pas sa colère face à cette situation. Elle insiste sur la nécessité de sensibiliser les jeunes générations de sportives à la santé, en soulignant que derrière l’objectif de performance se cache souvent une pression insidieuse. « Nous voulons que la prochaine génération soit en bonne santé », affirme-t-elle. Pour elle, il est crucial de normaliser les fluctuations naturelles du corps, notamment celles liées aux variations hormonales, qui peuvent provoquer des craquages sucrés ou d’autres écarts alimentaires, surtout en période de syndrome prémenstruel.
Une réalité souvent méconnue
Bien que Cédrine Kerbaol ne soit pas concernée par les troubles des conduites alimentaires (TCA), qui touchent plus d’un million de personnes en France, elle sait reconnaître les signes. La jeune athlète, titulaire d’un BTS en diététique, dénonce une situation où la quête de performance pousse certaines à adopter des régimes drastiques, parfois jusqu’à l’extrême, au détriment de leur santé physique et mentale.
Les enjeux d’une santé préservée
Les variations hormonales, notamment celles liées au cycle menstruel, peuvent provoquer des écarts de comportement alimentaire ou des moments de faiblesse. Cédrine Kerbaol souligne que ces phénomènes sont souvent exploités ou ignorés dans un contexte où la performance prime. Pourtant, il est impératif de rappeler que les coureuses restent avant tout des êtres humains, dont la santé doit primer sur la simple recherche de résultats.
Ce discours de la jeune cycliste intervient dans un contexte où le peloton féminin est confronté à des enjeux de plus en plus visibles, mais encore peu médiatisés, concernant la pression physique et mentale exercée sur les athlètes. La sensibilisation à ces risques invisibles devient essentielle pour préserver leur bien-être à long terme.
