Timothy Loubineaud bat le record du monde du 5000 m à Salt Lake City

Timothy Loubineaud bat le record du monde du 5000 m à Salt Lake City

Timothy Loubineaud bat le record du monde du 5000 m en 6'0''23 lors de la première Coupe du monde de la saison à Salt Lake City, ouvrant la voie à l’objectif JO 2026.

France

« Ça fait plaisir, non ? S’il y a un mec surpris, c’est bien moi », explique Timothy Loubineaud au téléphone. En France, il fait nuit. Sur l’anneau rapide de Salt Lake City, le Français de 29 ans a signé un exploit inattendu en battant le record du monde du 5000 m lors de la première Coupe du monde de la saison. Après la course, il s’apprête à subir un contrôle antidopage. Il a franchi la ligne en 6’0 »23, soit sept secondes de mieux que son meilleur chrono personnel et une performance qui marque les esprits.

« Ça fait plaisir, non ? » poursuit-il, surpris par l’ampleur de l’exploit. La performance intervient dans une discipline où le chronomètre prévaut, et confirme le potentiel du Français sur une distance longtemps dominée par d’autres nations. Au terme de la course, il évoque aussi l’émotion d’un record qui semblait inatteignable il y a peu.

La saison passée, Loubineaud avait déjà été le premier Français depuis Alexis Contin, alors son entraîneur à Berlin, à remporter une Coupe du monde en mass-start. Mais cette fois, le chrono prime et il efface sept secondes à son propre record personnel, une progression qu’il ne parvient pas à expliquer aisément : « Je ne peux pas expliquer la progression. Il y a deux jours, j’étais dans la chambre avec Alain Nègre (l’entraîneur national), à lui dire que je n’étais rien dans ce sport. Je me fais mentir », raconte-t-il en souriant.

Cette humble attitude et cette timidité expliquent en partie pourquoi il a mis du temps à croire en lui, même s’il a partagé sa joie avec ses proches. « Sauf que c’est devenu réel », affirme-t-il. En 6’0 »23, il efface le record du Suédois Nils van der Poel établi le 3 décembre 2021, quelques semaines avant son titre olympique à Pékin, et reçoit aussitôt les félicitations du monde du sport, en français.

« La consécration de beaucoup de travail, de pleurs, de doutes, de remises en question » résume-t-il. Il rappelle l’engagement de l’équipe de France et l’importance des stages en roller menés par la fédération, compte tenu de l’absence d’anneau en France et de l’évolution de la discipline sous l’égide de la fédération française de roller et skateboard depuis près de deux ans.

« On s’appuie sur un groupe exceptionnel », affirme le héros du jour, qui refuse de réduire l’exploit à un seul record ou à d’autres performances françaises. Il se projette aussi dans l’avenir : « Ça me propulse à un autre niveau, je vais être obligé d’y croire ». Si l’objectif reste clair, ce week-end demeure avant tout l’élan nécessaire pour que la poursuite française existe et puisse viser les prochaines qualifications olympiques.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *