Tensions entre l’Érythrée et l’Éthiopie : risques de conflit accru

Tensions entre l’Érythrée et l’Éthiopie : risques de conflit accru

Les tensions entre l’Érythrée et l’Éthiopie s’intensifient, menaçant la stabilité régionale. Analyse des risques et des enjeux actuels.

Érythrée, Éthiopie

Tensions croissantes entre l’Érythrée et l’Éthiopie : un risque de conflit accru

Les relations entre l’Érythrée et l’Éthiopie se détériorent de manière préoccupante, alimentant les inquiétudes d’un éventuel retour aux hostilités dans la région. Le 24 mai, à l’occasion du 34e anniversaire de l’indépendance de l’Érythrée, le président Isaias Afwerki a prononcé un discours particulièrement virulent, accusant son voisin éthiopien de mener des actions subversives et appelant à la vigilance face aux ingérences extérieures.

Dans ses déclarations, le chef d’État érythréen a dénoncé « les forces extérieures à l’œuvre » qui chercheraient à déstabiliser son pays, affirmant que « les actes de subversion » sont bien identifiés. Il a également critiqué le Parti de la prospérité, au pouvoir en Éthiopie, en le qualifiant de « substitut de l’intervention étrangère ». Selon lui, les perspectives d’un avenir pacifique se sont « dissipées », laissant place à une atmosphère de méfiance et de menace.

Ce discours s’inscrit dans un contexte de tensions accrues, où la rhétorique belliqueuse d’Isaias Afwerki apparaît comme un avertissement voilé d’éventuelles hostilités. Bien que le président érythréen ait souvent adopté un ton provocateur, cette année, ses propos sont considérablement plus conflictuels, avec des accusations directes, des menaces et une posture plus agressive, selon Mebratu Kelecha, chercheur indépendant basé aux États-Unis. Il souligne que « Isaias Afwerki se considère comme une victime de complots étrangers » et se montre prêt à l’escalade en cas de provocations, ce qui ne laisse pas d’inquiéter quant à la stabilité régionale.

Une escalade des tensions militaires dans la région

Les signaux d’une tension croissante ne se limitent pas aux discours. Ces derniers mois, des déploiements militaires ont été observés dans la région de l’Afar, située entre l’Érythrée et la région du Tigré en Éthiopie. La semaine dernière, des véhicules transportant des marchandises en direction du Tigré ont été bloqués au poste de contrôle de Serdo, durant plusieurs jours, ce qui a alimenté les inquiétudes sur une possible montée des tensions armées.

Le président érythréen Isaias Afwerki lors d'une rencontre officielle
Le président érythréen, Isaias Afwerki, lors d’une rencontre officielle à Bahir Dar, en 2018.

Depuis la signature d’un accord de paix et d’amitié en 2018, les relations entre les deux pays semblaient s’être apaisées. Cependant, la fin du conflit au Tigré en 2022 a ravivé les tensions, avec des accusations mutuelles et une méfiance accrue. La région reste donc volatile, et la possibilité d’un conflit armé n’est plus à exclure.

Les enjeux de sécurité et de stabilité dans la région sont cruciaux, notamment dans un contexte où la diplomatie semble piégée dans une spirale de provocations et de déploiements militaires. La situation demeure fragile, et les prochains mois seront déterminants pour l’avenir de cette région stratégique.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *