En novembre, le Bayern Munich a franchi une nouvelle étape dans sa série d performances impressionnantes en signant une seizième victoire d’affilée toutes compétitions confondues, lors d’un déplacement au Parc des Princes. Cette démonstration, particulièrement marquée par une première période efficace, a montré comment une pression constante peut perturber le PSG, habituellement à l’aise balle au pied. Le Bayern a ainsi pris une avance qui reflète ce que peut être une démonstration lorsque tout est en place face à des adversaires en difficulté.
Le Bayern a imposé son pressing haut et coordonné dès l’ouverture du match, perturbant les gestes des Parisiens et ouvrant la voie à des pertes de balle dans des zones dangereuses. Joshua Kimmich, après la rencontre, a reconnu l’intensité du moment: « C’était un des matchs les plus intenses de ma vie. »
Du côté parisien, Luis Enrique a évoqué l’accumulation des blessures qui touche le PSG, en particulier les forfaits de Dembélé et d’Hakimi, et a affiché sa peine face à ces absences: « Je n’ai pas le souvenir, cette saison, de voir évoluer mon équipe avec tous les joueurs en forme. »
Cette conjoncture physique dégradée a donné lieu à un cadre tactique favorable à l’adversaire, qui s’est appuyé sur un pressing soutenu pour gêner la construction parisienne. Selon Didier Domi, « le pressing permet de battre ce PSG, un peu comme n’importe quelle équipe. Quand tu laisses deux mètres d’écart à un joueur, il va avoir beaucoup de facilités. Quand tu ne lui laisses que 75 centimètres, très peu vont réussir ce qu’ils faisaient à l’origine. »
Très tôt dans la rencontre, le Bayern a mis en place une pression individuelle très haute sur Vitinha: Kimmich a constamment suivi le milieu parisien, ralentissant son jeu et l’empêchant de trouver des relais. Cette pression a été l’une des clés du premier acte, et une première victime a été Vitinha lui-même, pris en défaut par la couverture du milieu bavarois.


Par la suite, le Bayern a utilisé une certaine discipline défensive en attendant que ses montées s’appuient sur une organisation du milieu. L’explication donnée par Domi repose sur une logique simple: « À cause de leur double pivot et du travail de pressing, le PSG perd petit à petit des solutions dans l’axe. » Dayot Upamecano a été sollicité pour compenser l’absence de présence défensive habituelle et limiter les surnombres adverses au milieu, en faisant monter le défenseur central lorsque cela s’avérait nécessaire.
Cette configuration avait déjà donné des résultats similaires lors d’un match romantisé par la presse sur le Barça, le mois précédent, en raison d’une récupération haute qui avait conduit à l’ouverture du score. Même lorsque Vitinha tentait de se libérer sans ballon par des courses en profondeur, il était constamment couvert par un adversaire redoutable. Le Bayern était alors en mesure d’imposer son tempo et d’empêcher les Parisiens de respirer dans l’axe.



Si le PSG possède une vraie menace au milieu grâce à sa qualité individuelle, les côtés restent des points forts potentiels pour les Bavarois, portés par les montées de Nuno Mendes, Barcola et Kvaratskhelia. L’attaque extérieure du PSG est toutefois comprimée par le travail des milieux et par les montées d’Upamecano, qui réduisent la présence défensive et obligent les Parisiens à s’organiser différemment en phase offensive. Sur les ailes, Olise et Diaz ont tenté des incursions, mais le contrôle des courses en profondeur est devenu trop propre pour se transformer en danger effectif.
La régulation du tempo et les relances du PSG ont été confiées à Lucas Chevalier, dont l’amélioration des relances pieds permet au club de prendre davantage de risques et d’être plus vertical dans le jeu. Cette continuité a toutefois été fragilisée lorsque le pressing adverse prenait le pas sur les gestes parisien, d’où les difficultés de relance et les interceptions répétées dans le milieu.


Cette intensité tactique, poussant le PSG à réorganiser en permanence ses relais et ses couvertures, pose une question: le plan de jeu peut-il être reproductible si les blessures s’accumulent et si la fraîcheur manque? Didier Domi rappelle que la condition physique est primordiale: « En ce début de saison, les joueurs du Bayern courent environ 125 kilomètres par match en moyenne. C’est un chiffre absolument exceptionnel, surtout pour une équipe qui n’a pas spécialement besoin de courir pour s’imposer. »
En cas de répétition de ce scénario, Luis Enrique a montré qu’il peut s’adapter. Il y a deux ans, lors des huitièmes de finale contre la Real Sociedad, une phase de pressing intense a contraint le PSG à changer ses positions en cours de match: Vitinha et Fabián Ruiz ont été intervertis (6 et 8) et depuis, ils n’ont plus changé de place. Cette expérience, qui s’est prolongée lors d’un autre duel contre le Bayern, a servi de base à un éventuel réajustement si nécessaire.
En direct: Lyon-PSG et les enseignements tactiques restent au cœur des réflexions, et ce genre de scénarios pourrait inspirer d’autres entraîneurs, français comme européens, à profiter du manque de fraîcheur physique adverse pour prendre les ballons et créer des occasions de but. Le travail ne peut se faire sans condition physique optimale et sans une remise en question continue du plan de jeu, même lorsque les résultats restent favorables.

À l’échelle du PSG, les regards resteront braqués sur les options physiques disponibles et sur la capacité à ajuster le plan en temps réel. Si le sujet demeure le pressing et les intentions tactiques, les données et les choix d’entraînement pèseront lourd dans les prochaines rencontres pour équilibrer une équipe qui a montré de belles capacités mais qui doit composer avec des contraintes qui s’accumulent.









