Cette rencontre était attendue depuis le tirage de la Ligue des champions et illustre la Bayern Munich tactique sous Vincent Kompany, qui se dresse comme adversaire du PSG. Bien sûr, au terme de la saison, ce PSG-Bayern ne sera qu’un affrontement de phase de groupes, une étape comme le Bayern-PSG du 26 novembre 2024 l’avait été.
Pour mardi soir, à 21h, tout porte à croire que ce duel sera d’abord un duel de jeu entre deux des meilleures équipes du moment. Le PSG, champion d’Europe en titre, se demande s’il peut éteindre le feu porté par un Bayern intouchable depuis le début de la saison.
Une machine sans ballon. Le Bayern Munich impressionne aussi car il casse plusieurs codes qui donnent une impression de supériorité physique, technique et tactique. Après neuf matches de Bundesliga, la formation dirigée par Vincent Kompany n’a subi que deux contre-attaques dangereuses. Le Bayern conserve le ballon environ 65% du temps et montre une rigueur certaine dans la perte du ballon. En comparaison, le PSG en Ligue 1 en concède environ quatre fois plus. Dans Bundesliga comme en Ligue des champions, le Bayern est aussi l’équipe qui subit le moins de tirs adverses par match (moins de sept en C1 et moins de neuf en Bundesliga). Mais il est aussi l’une des équipes qui encaissent le moins de tirs de qualité (0,07 xG par tir en Bundesliga et 0,07 xG par tir en C1), des chiffres que seules le Real Madrid, Arsenal et Newcastle dépassent. Note d’espoir pour le PSG: le 17 septembre, Chelsea a réussi à percer la muraille bavaroise et à réduire l’écart au score par Palmer sur une contre-attaque (1-3 au final).
Fluidité, intuitions et passe-et-va. Ce contrôle sans ballon est surtout le fruit d’une grande maîtrise lorsque le Bayern a le ballon. Cette saison, le Bayern tourne autour de 65% de possession en Bundesliga et 62% en Ligue des champions. Ces chiffres connaissent un léger recul, signe d’un ajustement dans l’attitude des Munichois qui, sur certaines séquences, apparaissent plus verticaux et plus illisibles pour leurs adversaires. C’est ce qui rend le Bayern particulièrement excitant à suivre chaque semaine. Inspiré par Pep Guardiola, Vincent Kompany a construit une équipe qui répond à une logique proche de celle de l’Ajax d’Erik ten Hag, des formations brésiliennes de Fernando Diniz ou de Malmö sous Henrik Rydström. Plutôt que d’occuper l’espace de manière rationnelle, le Bayern mise sur un jeu de rotations, où des joueurs à forte créativité viennent au ballon plutôt que l’inverse et où la structure cède le pas aux idées et aux qualités des individus. Un jeu plus intuitif, plus libre, moins calculé, fait de passes et d’appels incessants et d’orientations qui évoluent. Lorsque plusieurs joueurs occupent des zones réduites, l’adversaire peut se trouver déstabilisé et mal organiser la défense lors des passes successifs.
Les doubles faux-pieds. Dans ce cadre, Kane et Gnabry, ainsi que le jeune Lennart Karl, se déplacent aux quatre coins du terrain, comme des dix libres perturbant les repères adverses et poussant l’équipe adverse à faire des choix. Michael Olise et Diaz profitent également de ce jeu qui laisse place aux fausses pistes et aux petites passes. Ces dernières semaines, Kompany a poussé plus loin la logique du jeu relationnel en alignant un gaucher au poste théorique de latéral droit (Raphaël Guerreiro) et un droitier à gauche (Laimer), ajoutant des variantes au cœur du jeu. Cette approche a donné naissance à un but fabuleux contre Bruges en Ligue des champions (4-0). Le PSG est prévenu.
Exemple: lors d’un mouvement contre Bruges, Kane décroche pour recevoir le ballon, Guerreiro entre à l’intérieur et trouve Kimmich, Laimer se décalant sur l’aile et Diaz trouvant un espace libre, puis Kane est servi et conclut de la gauche après une nouvelle passe.
Le PSG est averti: ce Bayern ne se contente pas d’attaquer par les ailes; il cherche à engager des échanges rapides et à créer des zones de circulation qui poussent l’adversaire à se désorganiser et à commettre des fautes dans la relance.









