Après seize années intenses en Premiership écossaise, le club de St Johnstone vit une fin d’ère marquée par leur relégation confirmée à l’issue d’une saison difficile. Cette page tournée pose désormais les bases d’un nouveau défi en Championship, avec des enjeux multiples pour l’équipe, le staff et les supporters.
Une ère dorée touchée à sa fin
St Johnstone a conclu sa saison en Premiership par une défaite 2-0 face à Dundee au McDiarmid Park, synonyme de fin d’un long parcours de seize ans dans l’élite du football écossais. Depuis leur montée en 2009, le club de Perth a su briller par une série de performances remarquables : deux Coupes d’Écosse, une Coupe de la Ligue, six participations européennes et huit places dans le top six, incluant une troisième place historique.
Cependant, ce succès prolongé masque une période complexe, notamment lors des décennies précédentes où St Johnstone a frôlé la disparition en évoluant dans les divisions inférieures. La relégation récente a donc été d’autant plus rude pour les supporters, surtout les plus jeunes, qui ne connaissent pas cette époque difficile.
Une relégation annoncée depuis plusieurs mois
La descente en Championship était largement anticipée par le staff et les joueurs, malgré les espoirs de dernier sursaut. Le coup décisif est venu du penalty controversé accordé à Ross County en toute fin de match la semaine précédente, assurant officiellement la relégation de St Johnstone. Ce dénouement, bien que brutal, traduit une réalité qui s’installait depuis plusieurs années, en dépit de l’exploit d’un doublé coupe en 2021.
La dissociation de cette équipe victorieuse a laissé le club exposé, tant dans ses résultats que dans sa gestion, marquant la fin de la stabilité longtemps assurée par la famille Brown. L’absence d’un modèle robuste a ainsi creusé un retard sur ses concurrents plus modernes.
Les défis structurels et les ambitions du nouveau propriétaire
Le manque d’investissements dans des secteurs clés—recrutement, soutien aux joueurs, infrastructures du stade, activités commerciales et communication—explique en partie la chute. C’est dans cette optique qu’Adam Webb, nouveau propriétaire américain depuis l’été dernier, a entrepris plusieurs améliorations visibles comme l’installation d’un nouveau tableau d’affichage et un logo renouvelé.
Une stratégie plus ambitieuse est en préparation : construction d’un magasin et musée en centre-ville, entretien du terrain synthétique, nouveaux sponsors maillot, et création de fan zones avant les rencontres à domicile, autant d’éléments destinés à augmenter significativement les revenus du club.
Si la relégation risque d’impacter son business plan à hauteur de 2 millions d’euros environ, Webb maintient sa volonté de maintenir le cap et affirme sa confiance envers l’équipe dirigeante, notamment le manager Simo Valakari.
Soutien au manager Simo Valakari et perspectives sportives
Valakari, arrivé en octobre en remplacement de Craig Levein, a hérité d’un effectif affaibli et d’une organisation à reconstruire. Malgré ses imperfections, son style de jeu axé sur le contrôle et le jeu de passes tranche avec la tradition plus défensive du club. Sa philosophie pourrait s’avérer adaptée pour attaquer la Championship, un championnat plus propice à son approche.
La relégation offre aussi une opportunité pour développer les jeunes talents du cru comme Fran Franczak et Taylor Steven, qui pourraient gagner en temps de jeu et en responsabilités au sein de l’équipe.
L’importance d’une remise à niveau rapide
Cependant, le Championship n’est pas un défi à prendre à la légère. Les Saints devront rivaliser avec des formations telles que Partick Thistle, Ayr United, Dunfermline Athletic, et l’équipe échouée en finale des barrages, en adoptant une mentalité de gagneur hebdomadaire.
Il faudra, en parallèle, renforcer une équipe déséquilibrée et remplacer des éléments clés prêtés en janvier comme le gardien Andy Fisher et le défenseur central Zach Mitchell, dont le départ pèse lourd.
Valakari est parfaitement conscient que, malgré la pitié relative pour sa première saison marquée par la relégation, il devra impérativement lancer un nouveau cycle avec un recrutement adapté et une préparation pleine durant l’intersaison.
Une nouvelle ère à écrire
La descente offre un changement de décor pour les supporters de St Johnstone, avec l’absence des matches dominicaux et du VAR, mais aussi, espérons-le, le plaisir renouvelé des victoires plus fréquentes.
Il est crucial que cette incursion en Championship ne dure qu’une saison pour éviter un cercle vicieux de baisse de salaires, de renouvellement d’entraîneurs et de diminution des affluences.
L’exemple récent de Livingston, qui après une relégation est toujours en lutte pour la montée, rappelle aussi que le retour rapide est un objectif ambitieux mais difficile à réaliser.
Lyall Cameron transforme un penalty et assure la victoire 2-0 de Dundee face à St Johnstone, garantissant dans le même temps leur maintien en Premiership.
Simo Valakari échange une poignée de main avec Tony Docherty, entraîneur de Dundee, après le coup de sifflet final dans un match synonyme de relégation pour St Johnstone.









