Sébastien Pocognoli, c’est l’histoire d’une ascension fulgurante et de son arrivée à Monaco. « Il a passé l’escalier dix marches à la fois », résume José Riga, son ancien entraîneur au Standard de Liège (2011-2012). Il y a moins de dix-huit mois, il dirigeait les moins de 18 ans des Diables Rouges, après avoir occupé le même poste à Genk. À 38 ans, il débarque en Principauté, auréolé d’un titre de champion de Belgique avec l’Union Saint-Gilloise, pour sa première saison en tant qu’entraîneur de l’équipe première.
Une saison qui a suscité les éloges et l’intérêt de nombreux clubs, Lens parmi eux, au printemps. Le début n’a pas été parfait, mais le manque d’élan s’est effacé lorsque son ami d’enfance Kevin Mirallas l’a rejoint dans le staff fin octobre, pour épauler les attaquants.
Qu’est-ce qui fait la recette du succès de cet ancien arrière droit offensif (13 sélections) passé par Alkmaar (Pays-Bas), Hanovre (Allemagne) et West Bromwich et Brighton (Angleterre), en plus de grands clubs belges comme le Standard, Genk et l’Union ? D’abord, le pragmatisme. Dans une interview au Soir, publiée fin août, il expliquait : « Les qualités d’un coach incluent la capacité à s’adapter à l’environnement dans lequel on arrive. Je préparais les qualifications jeunes de l’équipe nationale quand l’Union m’a appelé. J’ai pris 24 heures pour réfléchir, car j’allais arriver sans staff, dans un système que je n’avais jamais exercé (3-5-2). » Il estime toutefois avoir repoussé ses limites.
Selon le dirigeant d’un club belge, le style de Pocognoli doit reposer sur le pressing et la possession, à l’image du Brighton de Roberto De Zerbi. Il devrait conserver le pressing d’Hütter mais apporter plus de solutions et une meilleure approche méthodologique avec le ballon.
Pour lui, le rôle de l’entraîneur peut amener une surperformance des joueurs. Son effectif et ses joueurs l’adorent, et ses changements en cours de match sont souvent efficaces. Cette conviction est née de son expérience de joueur. « Quand Van Gaal est parti au Bayern, je suis devenu un joueur moyen », racontait-il au Soir. « Il m’a donné du plaisir à l’entraînement. J’aimais souffrir pour progresser, j’aimais bien quand il me critiquait; cela me motivait. »
Une vocation est née. « Il était intéressé au-delà de sa fonction de footballeur », se souvient José Riga. On discutait souvent; on voyait déjà que c’était un joueur qui réfléchissait à ce que l’équipe devait faire. Il avait beaucoup de discussions avec ses partenaires. C’était un joueur fédérateur, avec la tête sur les épaules, et un vrai compétiteur aussi. Un joueur agréable pour un entraîneur, réceptif, assez exigeant envers lui-même et juste dans ses prestations; il avait toujours un regard lucide sur ce qu’il avait bien fait ou moins bien. Cette stabilité, cette réflexion et ce comportement l’aident encore aujourd’hui, d’autant plus dans le métier d’entraîneur.
Une maturité qu’il devra mettre à profit dans un vestiaire où évoluent des joueurs au CV lourd. Et bien qu’il n’ait que deux années de plus que son futur gardien Lukas Hradecky. « Mon âge ne sera pas un problème, je ne juge pas les joueurs sur ce point », avait-il toutefois expliqué lors de sa nomination à l’Union. « L’expérience ne s’acquiert que lorsqu’on commence à jouer. »
Qui est Pocognoli, annoncé avec insistance à Monaco.









