Scandale des drones au Canada : Bev Priestman écartée
Le football canadien traverse une tempête avec l’éviction de Bev Priestman, l’entraîneuse de l’équipe féminine nationale, à la suite d’une enquête indépendante orchestrée par l’Association canadienne de soccer. Cette enquête a révélé que Priestman aurait dirigé le personnel à utiliser des drones pour espionner les adversaires, un stratagème qui a culminé avec un scandale durant les Jeux olympiques d’été à Paris l’année dernière.
Les résultats de l’enquête
Bev Priestman, ainsi que ses anciens assistants Jasmine Mander et Joey Lombardi, purgent une suspension d’un an depuis juillet, lorsque le scandale a éclaté peu avant le début de la compétition de football féminin. Dans un communiqué publié mardi, Canada Soccer a annoncé qu’il allait commencer la recherche d’un nouvel entraîneur principal.
L’enquête indépendante menée par Sonia Regenbogen de Mathews, Dinsdale & Clark, LLP, a confirmé des rapports selon lesquels des membres du personnel des équipes nationales masculine et féminine étaient impliqués dans une opération d’espionnage qui s’est étendue sur plusieurs années. Les tournois sous enquête comprenaient notamment les Jeux olympiques de Paris et la Copa America de l’été dernier.
Espionnage aux Jeux Olympiques
Concernant les Jeux olympiques, les enquêteurs ont conclu que du personnel de l’équipe nationale féminine avait espionné l’équipe de Nouvelle-Zélande les 20 et 22 juillet. Plusieurs membres du staff, dont les noms ont été gardés secrets, ont visionné des enregistrements lors de la première journée, tandis que les vidéos du deuxième jour ont été saisies par les autorités locales après que la Nouvelle-Zélande les a alertées. L’enquête a souligné que les joueuses n’ont jamais eu accès à ces images.
Le scandale de la Copa America
Pour ce qui est de la Copa America, il a été révélé qu’un membre non identifié du personnel de l’équipe masculine avait utilisé un drone pour enregistrer de manière « inappropriée » une séance d’entraînement à Orlando, probablement avant le match du Canada contre le Chili. Bien que le drone n’ait pas été trouvé avec des enregistrements, la situation a été signalée à la CONMEBOL, qui a révoqué les accréditations de la personne impliquée et infligé une amende à Canada Soccer.
Début du scandale
Le scandale a commencé le 19 juillet, lorsque la défenseure néo-zélandaise Rebekah Stott a aperçu un drone survolant leur entraînement à Saint-Étienne, en France, juste avant le début de la compétition de football féminin aux Jeux de Paris. Stott, passionnée de drones, a immédiatement alerté le personnel de son équipe, interrompant ainsi la séance d’entraînement.
Sanctions et conséquences
FIFA a infligé une pénalité de six points au Canada durant la phase de groupe ainsi qu’une amende de 226 000 euros. Priestman, Mander et Lombardi ont tous trois été suspendus pour une durée d’un an. Le Comité olympique canadien a tenté de faire appel de la déduction de points auprès du Tribunal arbitral du sport, mais cela s’est soldé par un échec.
Un espionnage répété
Les résultats de l’enquête mettent en lumière que l’espionnage par drones n’était pas limité aux Jeux Olympiques ou à l’équipe féminine. Des pratiques similaires avaient été mises en place dès le mandat de John Herdman en tant qu’entraîneur de l’équipe féminine de 2011 à 2018. Les discussions autour de ces tactiques avaient commencé dès 2016 lors de la Concacaf U-17 Women’s Championship.
Avenir incertain
Alors que la FIFA a rapidement ouvert une enquête sur l’utilisation des drones par le Canada lors des Jeux olympiques de 2024, il reste à voir si d’autres instances, comme la Concacaf, prendront des mesures contre cette tactique d’espionnage. John Herdman, figure centrale de cette affaire, fait l’objet de procédures disciplinaires en cours au Canada Soccer.