Le Decazevillois Romain Verdié n’a pas encore redescendu de son nuage. Ressenti du regard des autres et des courbatures plein le corps, il vient de traverser ce qui peut être l’un des trois épisodes les plus fous de sa carrière, et cela en VII, non pas en XV. En effet, lors des qualifications de l’In Extenso Super Seven — qui réunit les clubs du Top 14, Monaco et les Baabaas —, Verdié et le reste de l’effectif catalan de l’USAP se sont affrontés sur trois tournois en trois semaines dans l’espoir d’atteindre la finale qui se jouera à Paris La Défense Arena en février 2026. Grâce à ses performances, dont deux essais, il a convaincu l’équipe et les spectateurs lors des revanches à Mont-de-Marsan, Dax et Pau.
Une aventure intense en VII
Verdié n’était censé jouer que deux des trois étapes, mais son sens du jeu et son énergie ont laissé une impression forte au sein du camp catalan. Sa vitesse dans les courses et sa défense, rugueuse et nécessaire, ont marqué les esprits. « Il faut coller à l’esprit catalan », confie-t-il, expliquant que l’ADN du groupe guide sa démarche et ses choix de compétitions. Il rappelle aussi la dimension humaine et sportive des week-ends: déplacements du mercredi au dimanche, et un niveau de contact plus élevé que ce que l’on observe habituellement en XV.
À l’issue de ces trois week-ends, Verdié se montre satisfait de sa performance et de l’objectif atteint: se qualifier pour l’étape finale de février. « C’est vraiment enrichissant de jouer contre des formations composées des meilleurs joueurs français, voire du monde », affirme-t-il. L’arrivée d’une légende du VII, l’Espagnol Pol Pla, lors de la dernière étape a aussi été une réelle source de progression. Après ce big rush, le désir de revivre ce niveau reste intact, et l’initiative de se préparer de manière intensive pendant les mois qui ont précédé la compétition était clairement la clé de sa progression. « J’ai mis toutes les chances de mon côté pendant les trois mois qui ont précédé la compétition », répète-t-il, tout en reconnaissant les contraintes et les sacrifices que cela implique.
Barascud, un nouveau départ
Le parcours de Verdié s’accompagne d’un contexte plus large du côté de l’USAP. Le centre Romain Barascud a quitté, pour des raisons personnelles, le SCD à la fin de l’été, après avoir quitté l’équipe au printemps suivant les phases finales. Cette dynamique de restructuration s’inscrit dans le cadre d’un club qui cherche à se réinventer et à améliorer son potentiel global, même si Barascud poursuit une autre voie à la fin de l’été.
Le derby en tête et les perspectives
La parenthèse des qualifications en VII prend fin, mais Verdié garde les doigts croisés pour figurer dans le groupe des 20 Catalans qui aidera le club à viser la finale à Paris en février. La réalité actuelle le ramène à la Fédérale 2 et au Sporting, son club, mais le joueur reste attentif à son niveau et à la continuité de sa progression. « J’ai repris un peu les entraînements et je vais ralentir la reprise, sans toutefois être à plat. » Il est enthousiaste à l’idée de retrouver ses partenaires et de faire connaissance avec les recrues, notamment Peter Diergaardt et Lelo Gemash. Selon lui, l’équipe possède désormais un bon groupe, avec des arrivées pertinentes devant et un arrière qui promet, générant une saine concurrence.
Le derby tant attendu contre Rodez occupe aussi les esprits: Verdié, fidèle à sa passion pour ce duel si particulier, ne cache pas son impatience, même si la prudence reste de mise pour éviter d’en mettre trop trop tôt. Avec vingt années passées au SCD, il connaît parfaitement l’impact et l’enjeu de ce derby, et il préfère laisser monter la pression progressivement tout en restant focalisé sur les échéances à venir.
Au-delà de l’émotion du moment, Verdié se projette dans une voie où le rugby VII et le haut niveau pourraient redéfinir sa carrière. Son passage par l’USAP et les compétitions de VII, associée à une préparation méticuleuse et à des échanges avec d’autres clubs, laisse entrevoir une année où les performances et la persévérance feront la différence. Le parcours de Verdié s’inscrit clairement dans une dynamique de performance et d’ambition pour atteindre, pourquoi pas, une finale à Paris et ouvrir de nouvelles perspectives pour sa carrière.









