Ruben Amorim a accepté la critique « robotique » de Gary Neville à l’encontre de son équipe de Manchester United, tout en soulignant que le football évolue et que son équipe s’adapte dans la bonne direction.
Une critique acerbe après le derby mancunien
Les propos de Gary Neville sont survenus à la suite du match nul 0-0 lors du derby de Manchester, où il a vivement critiqué la micromanagement appliqué aux équipes comme Manchester United, pointant du doigt une prestation peu inspirée devant le but.
« Ils sont micromanagés à l’extrême – tellement robotiques dans ce match – ce qui est symptomatique de beaucoup de rencontres que nous regardons aujourd’hui », a déclaré Neville sur Sky Sports. Il a ajouté : « Ce n’est pas suffisant. Je suis déçu. C’est un derby mancunien, cela devrait comporter plus de passion, de courage et de prise de risque. »
La réponse de Ruben Amorim
Ruben Amorim a répondu à l’ancienne légende de United, après avoir déjà évoqué ce sujet en conférence de presse post-match, où il avait reconnu que la critique était « assez juste », notamment après que son équipe n’ait cadré que deux tirs à Old Trafford.
Lors d’une interview pour Sky Sports, il a déclaré : « Ils voient les matchs et, à notre moment avec la saison que nous réalisons, nous devons accepter cela, c’est assez juste. Parfois, à la fin du match, on ne l’apprécie pas car on essaie vraiment de changer les choses, et on entend des critiques sur les joueurs. Mais un jour après, on comprend. C’est juste et je comprends ce qu’il dit. »
Manchester United face aux défis du classement
Depuis son arrivée de Sporting en novembre, Amorim a dirigé 30 rencontres, mais son équipe stagne dans la seconde moitié du classement, occupant actuellement la 13e place en Premier League, le point contre Manchester City consolidant ce positionnement.
Malgré ce manque de dynamique, le technicien de 39 ans défend l’idée que son équipe progresse parallèlement à l’évolution du football, qui ne repose plus uniquement sur la qualité individuelle et l’intuition, sur lesquelles s’appuyait légendairement Sir Alex Ferguson.
« Le jeu est complètement différent aujourd’hui, il faut être excellent dans les bases puis laisser la liberté pour que le jeu fluide et l’individualité apparaissent. Mais pour cela, il faut du temps. Il y a eu une évolution que l’on aime ou non, car on dispose désormais des analyses détaillées des adversaires et des équipes. »
Il explique notamment avoir discuté avec Darren Fletcher sur la préparation des matchs à l’époque de Ferguson : « C’était totalement différent, basé davantage sur l’intuition et le talent individuel, ce qui ne suffit plus aujourd’hui. Même les meilleures équipes, comme pendant l’ère Galactique, avaient peut-être des joueurs exceptionnels, mais la connexion d’équipe reste indispensable. »
La formation et les ambitions d’Amorim
Amorim reste fidèle à son dispositif préféré en 3-4-3, malgré seulement deux victoires sur les huit derniers matchs. Il défend ce choix en insistant sur l’importance d’avoir une identité de jeu collective avant que la qualité individuelle puisse pleinement s’exprimer.
L’équipe doit désormais affronter Lyon en quarts de finale de la Ligue Europa et un déplacement crucial à Newcastle en championnat, des défis majeurs pour son style, alors que la qualification pour la Ligue des Champions dépend de la conquête du titre européen.
« On ne peut pas gagner les matchs en se reposant uniquement sur l’aspect individuel et en laissant les joueurs faire ce qu’ils veulent. Je ne vois pas le jeu ainsi. Aujourd’hui, tout le monde connaît chaque détail de nos joueurs – par exemple, [Alejandro] Garnacho et sa manière d’utiliser son pied droit côté gauche est décortiquée. »

« Nous devons avoir une idée collective de jeu, et ensuite nous appuyer sur l’individualité pour faire la différence au cours de la rencontre. Parfois, il nous manque la créativité ou la qualité dans le dernier tiers. Et quand je parle de qualité, ce n’est pas seulement l’aspect individuel, c’est aussi la compréhension globale du jeu dans cette zone. »
« Je veux voir ce double aspect, car j’aime divertir le public, mais également voir mon équipe défendre avec la rigueur qu’elle a montrée lors de ce match. »










