Depuis l’introduction des sessions de nuit à Roland-Garros en 2021, la programmation des matchs féminins en night session reste très limitée, ce qui suscite de nombreuses questions sur l’équité et la place du tennis féminin dans ce tournoi mythique. En dépit des attentes, seules quatre rencontres du tableau féminin ont été programmées en soirée lors des quatre dernières années, ce qui alimente la controverse sur la visibilité et la valorisation du sport féminin dans l’un des plus grands événements de tennis mondial.
Une programmation très limitée pour le tennis féminin
Depuis l’instauration des night sessions à Roland-Garros, seulement quatre matchs féminins ont été diffusés en soirée : Serena Williams contre Begu et Swiatek contre Kostyuk en 2021, Cornet contre Ostapenko en 2022, et Sabalenka contre Stephens en 2023. Lors de l’édition 2025, aucune rencontre féminine n’a été programmée lors des onze premières sessions nocturnes, confirmant une tendance persistante.
Ce choix soulève des interrogations sur l’équité sportive et médiatique, d’autant que les spectateurs et les médias attendent avec impatience ces rendez-vous pour profiter d’un spectacle complet en soirée.
Une organisation qui privilégie le spectacle masculin
Le mercredi, le programme proposait un match entre Hugo Gaston et Ben Shelton, mais celui-ci a été annulé en raison d’une blessure de Gaston. À la place, un match entre Holger Rune et Emilio Nava a été présenté. Pourtant, beaucoup auraient préféré voir un affrontement féminin, comme Iga Swiatek contre Emma Raducanu ou Naomi Osaka contre Paula Badosa, qui auraient attiré l’attention du public.
Une joueuse comme Ons Jabeur a exprimé son indignation face à cette situation, estimant que le sport féminin est injustement marginalisé : « C’est une honte pour le sport féminin, pas seulement pour le tennis. Beaucoup de grandes joueuses mériteraient d’être en night session. »
Les raisons avancées par la direction du tournoi
Amélie Mauresmo, directrice du tournoi, a expliqué que la programmation nocturne ne concerne qu’un seul match en soirée, ce qui limite la possibilité d’y inclure des rencontres féminines. Selon elle, la durée plus courte des matchs féminins, souvent en deux sets, rend difficile leur intégration en night session, qui privilégie des rencontres plus longues et plus spectaculaires.
« C’est prendre le risque de mettre un match qui peut durer moins d’une heure dans l’absolu », a-t-elle déclaré. Elle souhaite toutefois mettre davantage en avant le tennis féminin, mais reconnaît que la logistique et la stratégie de programmation posent encore des défis.
Les propositions pour une meilleure visibilité du tennis féminin
Certains acteurs du tennis proposent d’adopter une nouvelle organisation, comme l’a suggéré Coco Gauff, la numéro deux mondiale. Elle recommande de programmer deux matchs en soirée, afin d’offrir plus de spectacle et de valoriser le tennis féminin. « La plupart des tournois ont une session de nuit avec deux rencontres », explique-t-elle.
Une autre idée serait de modifier la programmation en alternant matchs masculins et féminins, ou d’organiser une session spéciale pour le tennis féminin, afin d’accroître leur visibilité et leur reconnaissance médiatique.
Les enjeux de l’équité et de la médiatisation
Le débat sur la night session à Roland-Garros reflète une problématique plus large d’inégalité entre le sport masculin et féminin. Alors que le tennis féminin connaît une popularité croissante, sa visibilité lors de grands événements reste limitée, alimentant la frustration des joueuses et des fans.
Pour certains, il s’agit d’un problème de perception et de volonté de valoriser le sport féminin à sa juste valeur. Pour d’autres, la question reste ouverte sur la faisabilité logistique et stratégique de ces changements.










