Une récupération longue et rigoureuse à la clinique Olympia
Le rôle du Dr Manuel Leyes dans la chirurgie du LCA
« Rodri a une très bonne tête et est entouré d’une équipe qui le conseille très bien », explique Leyes. « Il aime avoir autant d’informations que possible pour prendre ses décisions. »
Le processus de la blessure au LCA : de la rupture à la rééducation
Selon Leyes, une blessure au LCA survient en moyenne tous les deux saisons dans une équipe, mais ce risque peut être réduit. « L’intensité du jeu est plus élevée et la vitesse beaucoup plus rapide qu’il y a 15 ans », précise-t-il. Pour protéger les joueurs, il recommande de réduire le nombre de matches ou d’augmenter la taille des effectifs.
Les données du registre suédois des ligaments du genou montrent que la majorité des blessures au début d’un match, avec 47 % sur les 30 premières minutes, et 24 % dans les 15 premières minutes. Les blessures non contact, qui indiquent une prédisposition, présentent un risque accru de récidive.
Lorsqu’un LCA se déchire, la déchirure est immédiate : le ligament saigne, le genou enfle rapidement et le joueur ressent souvent un claquement. Heureusement, les grands clubs disposent d’équipements performants, comme le centre d’IRM à Valdebebas, permettant un diagnostic précis même en cas de gonflement important.
La chirurgie : étape cruciale de la rééducation
Après le diagnostic, le joueur doit attendre que le gonflement diminue et que la mobilité revienne avant d’envisager la chirurgie. « Opérer trop tôt augmente le risque de rigidité », indique Leyes. La chirurgie se déroule généralement en une heure à une heure et demie, sous anesthésie locale, et consiste à créer des tunnels dans le fémur et le tibia pour insérer un nouveau tendon, souvent extrait du tendon rotulien ou du tendon quadricipital.
Pour renforcer la stabilité du genou, Leyes ajoute une reinforcement avec un autre tendon, contrôlant la rotation. La communication avec l’équipe du joueur est essentielle, via un groupe WhatsApp sécurisé, pour suivre chaque étape de la rééducation, partager vidéos et progrès.
Le parcours de la rééducation et le retour au jeu
La période de récupération moyenne pour un homme adulte est d’environ huit mois, pouvant atteindre un an pour les jeunes en croissance. La majorité des patients sortent le jour même de l’hôpital après avoir reçu des soins et s’être réhydratés. La première semaine est consacrée à la réduction de l’inflammation et de la douleur, avec l’utilisation de machines de cryo-compression.
Au fil des semaines, le patient doit retrouver la mobilité, renforcer les muscles et stabiliser le genou. Après trois mois, l’entraînement devient plus spécifique, axé sur l’agilité, la vitesse et le contrôle neuromusculaire. La reprise de changements de direction nécessite généralement cinq à six mois. Leyes souligne l’importance d’une progression prudente pour éviter une nouvelle blessure, notamment en fin de saison ou lors de la reprise.
Les soins complémentaires et la préparation mentale
Les équipes de Olympia proposent des programmes de rééducation adaptés à chaque poste. Par exemple, Eder Militao, défenseur central, a travaillé sur sa réactivité, tandis que des attaquants comme Yeremy Pino ont dû s’habituer à changer de direction rapidement. La patience est essentielle pour éviter une récidive.
Le processus de retour à la compétition est encadré par trois critères : la force musculaire, les scans et une « échelle de la peur » qui évalue l’état psychologique du joueur. Leyes insiste sur l’importance de la dimension mentale : « Si le joueur a peur, cela peut influencer sa performance. »
Le retour sur le terrain ne marque pas la fin de la rééducation. Les risques restent présents, surtout en cas de fatigue. « La probabilité de rupture augmente avec la fatigue, et le vrai niveau est souvent retrouvé la saison suivante », explique Leyes. L’objectif est de permettre au joueur de retrouver ses performances d’avant la blessure, sans raccourcir sa carrière.












