Efficace d’entrée, puis décisif dans le temps fort, Robert Ford III, meilleur marqueur de la soirée avec 13 points, a porté La Rochelle vers la victoire 69-61 face à Champagne Basket, le vendredi 26 septembre. Le meneur américain a affiché un registre virevoltant et semble devenir l’une des attractions de la saison pour les Rochelais. À 25 ans, le joueur paraît avoir le déclic nécessaire pour peser sur les échanges et devenir l’un des chouchous de l’équipe dans les semaines à venir.
Porté par un début de match offensif solide (100 % de réussite à la pause et à la fin du match) et par ses talents de passe (6 passes décisives à la pause et 8 au buzzer), Ford III a regagné le banc précocement, freiné par deux fautes en sept minutes. Il ne reviendra pas sur le parquet lors du deuxième quart-temps. Le coach Germain Castano expliquait alors la gestion du cas : il voulait lui laisser ses trois fautes pour la seconde mi-temps afin de rester dans le match sans le surcharge.
La locomotive de l’attaque ?
Cette mise au frais a coïncidé avec un début de séquence offensive plus lente pour les Jaune et Noir. Sans dommages majeurs, Clerc et ses partenaires se sont montrés solides en défense durant les 40 minutes. Ford III n’est pas dépendant et devrait être l’élément moteur qui dynamise l’attaque maritime par sa vitesse, ouvrant des brèches et offrant les meilleures positions à ses coéquipiers.
Son retour sur le terrain a donc reboosté l’attaque rochelaise, ce petit feu follet mesurant 1,82 m et pesant 82 kg attire les regards et multiplie les décalages vers le panier adverse. Sa capacité à attirer la défense et à créer des opportunités en fait une menace constante pour les adversaires, tant près que loin du cercle.
Altruiste et clutch
Altruiste, mais clutch lorsque nécessaire. Ses six points dans les deux dernières minutes ont scellé le succès (69-61) sans qu’il cherche à faire cavalier seul. En conférence de presse d’après-match, Ford III restait collectivement tourné vers l’objectif: « C’est d’abord une belle victoire d’équipe où l’on a appliqué le plan du coach. Plus on joue ensemble, plus l’alchimie va grandir. On s’est aidés mutuellement entre coéquipiers. »
Ce jeune puncheur qui découvre le basket européen après un passage en Lettonie dispose encore d’un potentiel de progression, notamment dans la gestion du tempo. Son entraîneur l’a parfois invité à calmer le jeu, preuve que le rôle à consolider sera celui d’un contrepoids dans les périodes plus froides. Ford III, athlétique et capable de driver pour sortir au contact, incarne un profil qui peut peser sur les matches, avec une maîtrise du rythme à affiner.
« Il nous fait mal »
Du côté des Champagne Basket, Vincent Dumestre reconnaissait l’impact du joueur américain: « Il nous a fait mal d’entrée de jeu et on l’a ensuite perdu des regards à cause des fautes. En fin de rencontre, il nous a punis sur du catch-and-shoot. Il a donné le ton et est resté en confiance, mais ce n’était pas lui qui nous a fait perdre le match; nous avons aussi commis des insuffisances. »
Après deux journées d’Élite 2, Ford III demeure le meilleur marqueur du Stade Rochelais Basket avec une moyenne autour de 14 points par match. Si l’évaluation précoce de la saison est encore incertaine, les chiffres ne sont pas anodins et renforcent l’optimisme autour du poste de score pour La Rochelle. Avec son profil polyvalent et cette énergie qui relance le jeu, Ford III poursuit son adaptation à la jungle athlétique du basket moderne.









