Rio Ferdinand admet qu’il y avait un peu de vérité dans l’affirmation de Steven Gerrard selon laquelle leur génération anglaise était composée de losers égoïstes qui n’ont pas su tirer parti de leur talent lors des grands tournois.
Ils étaient présentés comme une génération dorée, mais ils n’ont pas franchi les quarts de finale de la Coupe du Monde ou de l’Euro entre 2002 et 2006. À chaque fois, c’était Sven-Goran Eriksson qui était en charge de l’équipe d’Angleterre. Le noyau provenait principalement de Manchester United, d’Arsenal, de Chelsea et de Liverpool, ce qui a obligé Gerrard, Ferdinand, John Terry, Ashley Cole, Frank Lampard et Wayne Rooney à mettre de côté leurs rivalités de clubs pour le maillot national.
Ferdinand affirme qu’il y avait du vrai dans ces reproches. Dans The Times, il explique que les égos provenaient du désir de réussir dans leurs clubs et que cela pesait sur l’équipe nationale. Selon lui, il fallait des managers aussi puissants que Sir Alex Ferguson, Arsène Wenger ou José Mourinho pour insuffler une volonté de gagner chez tous les joueurs.
Il précise qu’il aimait entendre Gerrard dire ce qu’il ressentait. Lors des déjeuners dans le camp anglais, il regardait Gerrard en sachant que Manchester United affronterait Liverpool dans les semaines à venir et pensait que parfois il n’appréciait pas Gerrard sur le moment. Il ressentait la même chose à propos de John Terry, Frank Lampard ou d’autres rivaux de Premier League; cela freinait l’unité.
Southgate mérite des éloges pour avoir changé cela. Ferdinand souligne que leur génération n’avait pas les réseaux sociaux, ce qui aurait pu rapprocher les joueurs.
Depuis, l’Angleterre a su tourner la page et progresser. La Coupe du Monde 2018 a été un jalon, et l’équipe a atteint au moins les demi-finales à trois reprises, avec deux finales perdues à l’Euro.
La cohésion actuelle du groupe anglais est régulièrement mise en avant, grâce à une composition réunissant des talents issus de plusieurs clubs.









