La décision inattendue de Mary Earps de prendre sa retraite internationale a secoué le football féminin anglais, à seulement quelques semaines du début de l’Euro 2025. Après une carrière remarquable marquée par de nombreux succès, cette légende du football féminin a choisi de se retirer, laissant un vide important dans l’équipe nationale anglaise. Son départ soulève de nombreuses questions sur l’avenir de l’Angleterre dans cette compétition et sur la place qu’elle occupe dans le cœur des supporters.
Les raisons derrière la décision de Mary Earps
La position de gardienne numéro un de l’Angleterre a été mise à rude épreuve l’année dernière avec l’émergence de Hannah Hampton, joueuse de Chelsea. En avril, l’entraîneure Sarina Wiegman a déclaré que Hampton était « un peu devant » Earps après l’avoir alignée pour sa troisième rencontre consécutive, notamment lors d’une victoire cruciale 1-0 contre l’Espagne, championne du monde, à Wembley lors de la Ligue des Nations féminine.
Malgré une certaine réserve initiale, cette déclaration a été un signe clair que la compétition pour le poste de gardienne titulaire s’intensifiait pour l’été. Earps a discuté avec Wiegman avant de rejoindre le groupe à St George’s Park cette semaine, et a finalement annoncé sa décision à ses coéquipières lundi, avant de se retirer des prochains matchs face au Portugal et à l’Espagne. Elle a reconnu que ses chances de retrouver la place de numéro un s’amenuisaient, évoquant une « nouvelle ère pour l’Angleterre ».
Ayant déjà connu des revers avec l’équipe nationale, notamment en étant écartée par Phil Neville après une défaite 2-1 contre l’Allemagne en 2019, elle n’était pas favorable à revivre une telle situation. La déception de Wiegman était palpable, tant la contribution d’Earps a été essentielle lors des grands succès de l’Angleterre, où elle a incarné un véritable leadership. Son retrait à seulement cinq semaines du début de l’Euro 2025 a profondément bouleversé le groupe.
L’impact d’Earps sur le football féminin et son héritage
Mary Earps a marqué de son empreinte le football féminin anglais, tant par ses performances que par son influence hors du terrain. Elle a été un pilier lors de la victoire de l’Angleterre à l’Euro 2022 et a été vice-capitaine lors de la finale de la Coupe du Monde 2023, où elle a notamment sauvé un penalty contre l’Espagne.
Son transfert de Manchester United à Paris Saint-Germain l’été dernier a renforcé sa stature internationale. Elle a également été récompensée à plusieurs reprises, notamment en remportant deux fois le prix de la meilleure gardienne de la FIFA et en recevant le Gant d’Or lors de la Coupe du Monde 2023. Au-delà de ses exploits sportifs, elle a utilisé sa plateforme pour parler de ses luttes personnelles, notamment pour sa santé mentale, et a été une voix forte dans la lutte contre le sexisme dans le sport.
Son engagement s’est également manifesté par des actions concrètes, comme lorsqu’elle a critiqué Nike pour ne pas avoir commercialisé de maillots de gardienne pour l’Angleterre, ce qui a conduit à une pétition de plus de 150 000 signatures et à un changement de stratégie de la part du géant de l’équipement sportif. Elle est devenue une figure emblématique, honorée par une statue à Nottingham, sa ville natale, et la première joueuse de football à bénéficier d’une figurine de cire au musée Madame Tussauds, suite à un vote populaire. En 2023, elle a été élue Personnalité sportive de l’année par la BBC, illustrant une popularité qui dépasse largement le cadre du football.
Quel avenir pour l’équipe d’Angleterre sans Earps ?
La décision d’Earps de se retirer avant l’Euro 2025 laisse un vide difficile à combler pour l’équipe anglaise. La gardienne Hannah Hampton, qui a pris le relais cette saison chez Chelsea, semble prête à assumer le rôle de numéro un. Avec six de ses 13 sélections en équipe nationale réalisées au cours des 15 derniers mois, elle a montré qu’elle était capable de relever le défi.
Cependant, les autres gardiennes en lice, Khiara Keating (20 ans) et Anna Moorhouse (30 ans), n’ont pas encore obtenu de sélection en équipe senior. Keating cherche encore sa place à Manchester City, tandis que Moorhouse, qui a connu le succès avec Orlando Pride aux États-Unis, n’a été appelée en sélection qu’en juillet 2024. Ellie Roebuck, ancienne numéro une anglaise et récente recrue de l’équipe GB pour les Jeux Olympiques de 2021, a été mise à l’écart sous Wiegman, notamment après avoir été victime d’un AVC l’année dernière.
La retraite d’Earps crée un défi majeur pour la sélection, car il sera difficile de trouver une remplaçante à la hauteur. Karen Bardsley, ancienne gardienne de l’Angleterre, a souligné que cette situation pourrait rendre l’équipe vulnérable si Hampton venait à se blesser, ce qui pourrait mettre une pression supplémentaire sur la jeune joueuse. La gestion de cette transition sera cruciale pour la réussite des Lionesses dans cette compétition majeure.











