Après le départ de Benjamin Bourigeaud en août 2024, Rennes a accueilli une petite colonie d’anciens Lensois sur les douze derniers mois, notamment Seko Fofana, Brice Samba, Przemyslaw Frankowski et Ayanda Sishuba (prêté à Montpellier). En parallèle, Arnaud Pouille a été nommé président-directeur général, succédant à Olivier Cloarec, et pilotait un renforcement des équipes en coulisses.
Pouille a aussi mis en place des recrutements et des partenariats techniques : il est allé chercher Laurent Bessière, directeur de la performance, à Nice au printemps ; Ghislain Dubois est devenu préparateur physique, Myretha Guibert est chargée de la nutrition et Alexandre Pasquini, ex-analyste vidéo à Lens, a été promu directeur du recrutement, en binôme avec Loïc Désiré, le directeur sportif.
C’est donc une partie du savoir-faire de Lens, vice-champion de France 2023, qui est transposé à Rennes. Toutefois, Samba est le seul arrivé directement de Lens, en janvier, pour 13 millions d’euros ; cette empreinte nourrit pourtant des réticences chez les supporters lensois, qui regrettent ce qu’ils perçoivent comme un recyclage, même si les expériences menées à Rennes reposent sur un socle d’anciens Lensois et de talents locaux.
« Battre le Racing Club de Rennes dimanche, après avoir remporté le derby, ce serait parfait », ironise César, supporter du RC Lens. « Ils ne font que du recyclage en alignant des gros salaires, mais ce qui a marché chez nous avec une âme ne marchera pas chez eux. »
Les ex-Lens et leurs éventuels docks à Rennes ne constituent pas une simple mécanique financière. Samba avait laissé entendre, à l’été 2024, qu’il pouvait partir si l’opportunité se présentait ; Fofana est revenu en Ligue 1 à Rennes alors que Lens détenait un droit de rachat prioritaire qu’il n’a pas exercé, et il est devenu actionnaire minoritaire du club rennais, une démarche rare mais révélatrice de l’influence des ex-Lens dans ce dossier.
Pour Bessière, le projet sportif à Nice a été perçu comme plus attractif dans la période d’échange avec Florent Ghisolfi ; quant à Pouille, sa relation avec Oughourlian et les divergences de vue de 2023-2024 auraient pu changer la donne, ce qui aurait pu le maintenir à Lens si les liens avaient été différents. Oughourlian aurait même évoqué le remplacement par Pierre Dréossi au printemps 2024, en critiquant la gestion financière ; Pouille s’était défendu en présentant, sur RMC, plus de 30 millions d’euros de trésorerie disponible sur les comptes. Sollicité, il n’a pas souhaité réagir publiquement sur l’affiche à venir.
Un ressentiment persiste : Oughourlian aurait tenté de dissuader la famille Pinault d’embaucher Pouille il y a un an, et celui-ci a réorienté le projet rennais autour de valeurs sûres de la Ligue 1, y compris des ex-Lensois. D’autres Lensois auraient pu rejoindre Rennes par le passé, comme le nouveau DG Benjamin Parrot après son départ de Reims en 2021, ou encore le DS Jean-Louis Leca et Pierre Sage qui ont ou auraient postulé lorsque Rennes cherchait des remplaçants pour Habib Beye.









