Une enquête judiciaire française sur la possible corruption entourant l’attribution de la Coupe du Monde 2022 au Qatar
Depuis la fin de l’année 2022, la justice française s’intéresse de près aux conditions qui ont permis au Qatar d’obtenir l’organisation de la Coupe du Monde de football 2022. Une enquête pour « corruption » est en cours, menée par les magistrats Serge Tournaire et Virginie Tilmont, qui cherchent à déterminer si des pratiques illicites ont influencé la décision de la FIFA lors du vote décisif en décembre 2010.
Ce scrutin, qui a désigné l’émirat comme pays hôte, suscite aujourd’hui de nombreuses interrogations, notamment en raison de contrats financiers signés à l’époque. Parmi eux, un accord de 400 millions de dollars (soit environ 347 millions d’euros) conclu fin 2010 entre la chaîne qatarie Al-Jazira Sport, devenue BeIN Sports, et la FIFA. Ce contrat comprenait une clause particulière : si le Qatar était choisi pour accueillir le Mondial, Al-Jazira aurait l’obligation de verser à la FIFA une somme non négligeable de 100 millions de dollars, à titre de contribution pour couvrir les coûts de production de la diffusion du tournoi.

Les juges d’instruction français s’interrogent sur la nature de cette clause et sur son impact potentiel dans la décision finale de la FIFA. La question centrale est de savoir si ce versement de 100 millions de dollars a pu constituer un avantage indu ou une forme de corruption en faveur du Qatar. La somme, qui représente une partie significative du contrat, soulève des suspicions quant à une possible influence financière lors de l’attribution du tournoi mondial.
Pour approfondir ces soupçons, les magistrats ont demandé une assistance judiciaire aux autorités suisses, étant donné que la FIFA, basée en Suisse, constitue un point clé dans cette enquête. La complexité de l’affaire réside dans la nature des contrats conclus à l’époque, ainsi que dans l’éventuelle manipulation des processus de vote au sein de la fédération internationale.
Ce dossier met en lumière les enjeux financiers et politiques liés à l’organisation d’un événement aussi prestigieux que la Coupe du Monde de football. La question de transparence dans l’attribution des droits d’accueil reste au cœur des débats, surtout lorsque des contrats aussi importants sont en jeu, et que des intérêts financiers importants sont en jeu.
Les investigations en cours pourraient révéler des éléments déterminants sur le rôle des acteurs impliqués dans cette attribution controversée. La justice française continue d’examiner minutieusement les documents et les contrats afin d’établir si des pratiques de corruption ont pu influencer la décision finale de la FIFA en faveur du Qatar.









