Procès d'Éric Olhats : l'accusé nie les faits à Bayonne

Procès d’Éric Olhats : l’accusé nie les faits à Bayonne

À Bayonne, Éric Olhats nie les accusations d'atteinte sexuelle sur plusieurs mineurs lors de son procès, en présence des victimes et des parties civiles.

France

L’audience s’est ouverte ce mardi matin devant le tribunal correctionnel de Bayonne. Éric Olhats, ancien recruteur et mentor dans le milieu, est poursuivi pour des atteintes sexuelles sur plusieurs mineurs et a nié les accusations retenues contre lui. Il est détenu à Mont-de-Marsan et se présente devant le tribunal après avoir enfreint son contrôle judiciaire le 22 juillet.

Entré dans la salle à 9h10, libéré de ses menottes, il n’a pas réellement adressé le regard des personnes présentes. Sa barbe a blanchi et ses cheveux se sont dégarni, il porte des lunettes. Les victimes présumées, qui se sont portées parties civiles, sont toutes présentes; l’une d’entre elles est arrivée du Vietnam pour l’occasion. À l’appel, elles se lèvent une à une pour se présenter à la cour.

Éric Olhats porte un anorak noir. La présidente du Tribunal l’invite à se mettre à l’aise. Il s’appuie immédiatement sur une barre qui ne le quittera pas durant plusieurs heures pendant que le magistrat égrène son CV et les faits qui lui sont reprochés, hachurant parfois les dates par hésitation.

« Quel est le reproche éventuel ? » semble-t-il demander, et la juge reprend des passages des auditions des victimes déjà menées au cours de l’enquête. « Vous étiez sévère avec les joueurs ? », demande-t-elle. Il acquiesce. « Vous étiez craint ? » insiste-t-elle. « Oui », répond-il. Elle poursuit : « Vous cherchiez peut-être une proximité, étiez-vous tactile ? » « Tout dépend de la définition de la proximité », répond le prévenu. « Chaleureux, oui, mais pas plus tactile que cela. J’étais sympa parce que parfois, j’étais dur aussi. Je ne le faisais pas par calcul. »

Sur les trajets en car, la présidente rappelle qu’il promettait le visionnage de films pornographiques. « Cela me paraît aberrant », rétorque Olhats. « Il y avait des adultes dans les cars. Des adultes seraient intervenus », avance-t-il, avant de préciser : « Mais vous étiez souvent au fond du bus. » « Donc, je l’ai fait en catimini ? Je le nie catégoriquement », réplique l’ancien mentor d’Antoine Griezmann, âgé de 62 ans. Les victimes présumées se seraient-elles alors concertées ? « Je ne suis pas dans leur tête », répond Olhats. « Vous avez dit qu’on me disait intelligent. Ce serait un manque d’intelligence d’amener plusieurs enfants voir des films pornographiques dans ma chambre en pensant que cela n’allait pas se savoir. » « Et vous êtes tactile ? » insiste la présidente. « Oui, oui, je suis tactile mais dans les limites de la décence et de l’affection », assure-t-il.

La juge aborde ensuite l’orientation sexuelle du prévenu. « J’ai été très longtemps avec des filles, des femmes », affirme Olhats. « Il faut espérer que ce soient des femmes », réplique la magistrate. « Ce sont des femmes », répond-il, puis hésite sur le fait d’être attiré par les hommes. « C’est arrivé. » « Vous diriez que vous êtes bisexuel ? » « Je pense, oui », affirme-t-il, reconnaissant toutefois que l’aveu n’est pas facile à affronter devant un parterre inconnu et des personnes qu’il connaît.

La tension retombe légèrement lorsque le tribunal aborde le cas de jeunes hommes qui n’étaient pas partie civile mais qui ont soutenu Olhats durant l’enquête. L’exploitation du téléphone portable de l’ancien formateur a mis en évidence des messages troublants. « Mon petit cœur. Je t’aime. » « C’est normal, ça ? » demande la juge, tandis que le prévenu répond : « Je ne voyais pas d’anormalité à l’époque. »

Un autre élément concerne le jeune Théo (prénom changé). Olhats lui aurait écrit « Viens dans ma chambre, bibou ». À la barre, il explique qu’il avait un « contrat moral d’accompagnement » et qu’il s’était déplacé en Bretagne lorsque Théo jouait à Brest. Le jeune lui avait envoyé des clichés de lui-même en train de se masturber, et Olhats précise avoir pris les messages « à la rigolade » puis avoir averti qu’il ne voulait pas que cela se reproduise. Deux envois d’images, espacés d’un an, et la demande de suppression n’étaient pas judicieux, admet-il, reconnaissant une erreur.

Éric Olhats avait collaboré avec le Stade Rennais en 2019 comme responsable de la compétitivité.

Éric Olhats avait collaboré avec le Stade Rennais en 2019 comme responsable de la compétitivité. (B. Le Bars/L’Équipe)

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