
Prévoir les Avalanches : Un Défi pour les Alpes
Découvrez pourquoi il est si difficile de prévoir les avalanches en montagne, malgré la surveillance des Alpes.
Prévoir les avalanches dans les Alpes représente un véritable défi. Malgré une surveillance attentive, déterminer le moment et l’endroit précis où un décrochement de neige se produira s’avère complexe. Actuellement, seule une estimation du niveau de risque peut être fournie afin d’informer les skieurs et les randonneurs.
Un hiver dangereux dans les Alpes ?
Suite à trois décès tragiques liés à deux avalanches distinctes dans le massif alpin le 15 février, et un bilan saisonnier atteignant maintenant 15 morts (12 en Savoie et 3 en Haute-Savoie), la question se pose : assistons-nous à un hiver particulièrement périlleux dans les Alpes ? Selon un expert interrogé, le risque immédiat est modéré, et il est difficile de prédire une augmentation du danger pour le reste de la saison.
*« Compte tenu de l’état du manteau neigeux et des conditions météorologiques actuelles, le risque d’avalanche est limité dans les Alpes, ce 17 février. Il est évalué à un niveau 2 (sur une échelle allant jusqu’à 5, très fort) et à un niveau 3 pour le Mont-Blanc »*, déclare Nicolas Roux, expert de la prévision des avalanches chez Météo-France. Actuellement, le risque d’avalanches est donc relativement faible par rapport à la fin de la semaine précédente.
*« Le vent a formé des plaques de neige plus ou moins homogènes sur une neige fraîche peu cohésive, ce qui a été à l’origine de plusieurs avalanches le week-end dernier »*, ajoute Nicolas Roux.
Évaluer la stabilité du manteau neigeux
La prévision des avalanches repose sur une surveillance continue des massifs alpins, effectuée de novembre à début juin. Météo-France maintient un œil attentif sur le manteau neigeux et les conditions météorologiques grâce à près de 150 postes d’observation en lien avec les stations de sports d’hiver, entre 1500 et 2500 mètres d’altitude. Ces postes mesurent différents facteurs, parmi lesquels l’état de surface de la neige et la forme des grains de neige.
En outre, une trentaine de stations d’observations automatiques, situées entre 1700 et 3000 mètres d’altitude, fournissent des données complémentaires sur la hauteur de neige, la vitesse du vent, et les conditions météo locales. Malgré ces dispositifs, la surveillance des avalanches reste incomplète. *« Nous ne recensons que quelques centaines d’avalanches par an dans les Alpes, bien en deçà de leur nombre total »*, souligne Nicolas Roux.
Des conditions qui évoluent rapidement
Contrairement aux prévisions météorologiques, qui peuvent être fiables jusqu’à une semaine à l’avance, la prévision des avalanches est limitée à *« un ou deux jours au maximum »*, précise l’expert de Météo-France. Cela est dû aux variations imprévisibles des conditions locales. De plus, les impacts du changement climatique sont de plus en plus visibles, rendant fréquent l’enregistrement de précipitations sous forme de pluie même à haute altitude pendant l’hiver. Cela peut créer des conditions propices au déclenchement d’avalanches.
Enfin, il faut mentionner que l’augmentation de la fréquentation des montagnes par les skieurs et les randonneurs contribue également à un accroissement du nombre d’avalanches accidentelles. Comme le rappelle l’agence nationale dans ses différents dossiers sur les avalanches : la neige demeure *« une source de plaisir et de danger ! »*
Découvrez comment la complexité de la situation neigeuse dans les Alpes pose un véritable défi à la prévision des avalanches.