France
Ce dimanche marque le lancement de la première Fête du sport en France, une journée nationale destinée à être joyeuse et accessible à tous. Sur l’ensemble du territoire, plus de 5 000 animations, démonstrations et initiations gratuites sont proposées par 73 fédérations sportives, afin de faire découvrir des disciplines et de mettre les athlètes à portée du grand public. Dans la capitale, Laure et Florent Manaudou se sont mêlés au flot d’animations organisées sur la Seine, tandis qu’un parterre d’athlètes illustres était invité à partager ce moment festif autour du sport.
À l’instar de la grande parade des athlètes des Jeux de Paris 2024 sur les Champs-Élysées, Emmanuel Macron a évoqué l’idée d’instituer chaque année, à cette date, une Fête du sport, à l’image de la Fête de la musique. Dans son message publié sur les réseaux sociaux, il a souligné que « la Fête du sport que nous célébrons aujourd’hui n’est pas le moindre des héritages des Jeux », appelant à faire de ce rendez‑vous un symbole d’unité nationale, malgré les défis qui se présentent à la Nation.
Une journée riche de démonstrations et de rencontres
Dans toute la France, les manifestations se déploient sous diverses formes : démonstrations, rencontres avec des athlètes et sessions d’initiation gratuites orchestrées par les fédérations sportives. À Paris, la rue de Rivoli se transforme en « Boulevard du sport » pour plus de deux kilomètres, où petits et grands peuvent tester des activités et assister à des démonstrations menées par des athlètes de renom tels que Marie‑José Pérec (athlétisme), Martin Fourcade (biathlon), Nikola Karabatic (handball) ou Sofiane Oumiha (boxe).
Une autre zone emblématique accueille une piste de padel sur la place Vendôme, avec comme ambassadeurs Pierre Gasly (Formule 1) et Zinédine Zidane partageant la raquette avec le public. Dans le même élan, dans le cadre d’un bassin Grenelle transformé en site de baignade ouvert au grand public, une course nocturne réunit les nageurs et figures emblématiques du circuit français, notamment Laure Manaudou et Florent Manaudou, ainsi que Maxime Grousset, Camille Lacourt et d’autres figures de la natation française.
Le programme prévoit aussi des rendez‑vous mêlant sport et compétition amicale, comme un challenge entre athlètes et personnalités. Maxime Grousset tentera notamment de battre son record sur 100 mètres nage libre face à Tony Estanguet, dans une ambiance sportive et conviviale. En soirée, l’événement se conclura par le « dernier envol » de la vasque olympique, avant son retour prévu en 2026, marquant ainsi une clôture symbolique de cette première édition.
Un contexte budgétaire tendu qui pèse sur le secteur
Si cette journée est présentée comme un symbole d’unité et de partage, elle se déroule aussi dans un contexte de préoccupations budgétaires importantes pour le sport français. Suite aux Jeux Olympiques, les autorités sportives et les fédérations ont dénoncé des coupes budgétaires qui fragilisent le soutien public au secteur. Dans une tribune publiée récemment et signée par les présidences du Comité olympique et paralympique (COJLP), Amélie Oudéa-Castéra et Marie‑Amélie Le Fur alertent sur les effets des mesures d’austérité et appellent à préserver l’héritage olympique, afin que le sport soit accessible et soutenu à long terme.
Du côté gouvernemental, les missions jeunesse et sport ont été annoncées avec des réductions, l’objectif budgétaire pour 2026 étant en net recul par rapport à l’année précédente. Pour Laure et Marie‑Amélie Oudéa‑Castéra, l’émotion et l’implication ne sauraient faire oublier la réalité des coupes et leurs conséquences. « On n’a pas le cœur à la fête », a déclaré l’ex‑ministre des Sports, exprimant l’espoir que, dans le cadre de la nouvelle donne politique, la contribution du sport soit revue à la hausse et que l’héritage des Jeux soit protégé.
Certains élus locaux ont aussi réagi par des gestes forts. Le président du conseil départemental de Seine‑Saint‑Denis a lancé un appel au boycott pour protester contre le choix du gouvernement de réduire le budget du sport et d’exclure les enfants de 6 à 14 ans du pass Sport, réservé désormais aux adolescents. De son côté, Marie Barsacq, ministre des Sports, a reconnu les raisons de ce coup de frein, tout en affirmant que le moment présent peut néanmoins devenir un rendez‑vous annuel utile pour faire connaître le sport et renforcer sa place dans la société. Selon elle, « le soutien au sport ne passe pas uniquement par le budget du ministère », insistant sur l’importance d’un engagement transversal et durable.
Un contexte local et citoyen autour du sport
En parallèle des festivités, une grande consultation baptisée « Ma commune, mon maire et moi » est lancée à l’approche des municipales de mars 2026. Cette initiative vise à recueillir les attentes des citoyens et à mesurer les rapports qu’ils entretiennent avec leurs maires et leurs communes, afin d’orienter les choix locaux autour du sport et des initiatives communautaires. Dans ce cadre, la Fête du sport s’inscrit comme une manifestation majeure capable de rassembler les publics autour d’objectifs partagés et de rappeler le rôle central du sport dans la vie quotidienne des Français.
Conclusion
La première Fête du sport, malgré un contexte budgétaire difficile, affirme une ambition claire: faire du sport une référence citoyenne et fédérer toutes les générations autour d’activités gratuites et ouvertes. À travers les démonstrations, les rencontres avec des champions et les initiatives populaires, la France témoigne d’un engagement durable envers le partage, l’excellence et l’accès universel au sport, même lorsque les finances publiques imposent des choix difficiles. L’événement illustre ainsi une volonté collective de préserver l’héritage des Jeux et de continuer à promouvoir une pratique sportive active sur l’ensemble du territoire.
